En Creuse, le pari difficile de la fusion des communes

En Creuse, environ 70 mairies ont été incitées à se regrouper avec d'autres municipalités.  Objectif : former des communes de plus de 1000 habitants. Les élus, pressés de se prononcer sont majoritairement hostiles à ces fusions mais certains ont déjà engagé des rapprochements.
 

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« Les Français sont attachés au maintien des communes, échelon démocratique de proximité. Moi aussi". Alain Favière, le maire d’Anzême ne veut pas fusionner sa commune avec une autre. La préfecture de la Creuse lui a proposé de se "marier" avec Bussière-Dunoise (1000 habitants) à 10 kilomètres de là. Aucun rapprochement n’a pourtant été évoqué entre les deux municipalités qui tiennent à leur indépendance.

Tout remonte au 14 septembre dernier, lors de la réunion de l’association des maires et adjoints de la Creuse (AMAC). Magali Debatte, la préfète de la Creuse avait proposé aux élus la possibilité de se regrouper avec d’autres communes d’ici la fin de l’année.

En effet, aucune commune nouvelle ne pourra être créée en 2019, un an avant les élections municipales. De plus, la loi de finances de 2018 prévoit des dotations supplémentaires pour les communes qui fusionnent cette année.

Les élus présents à la réunion avaient trouvé le processus un peu précipité. Trois jours après, près de 70 maires selon la Montagne ont reçu un courriel leur proposant de regrouper leur commune avec une, deux, trois voire quatre communes limitrophes. Ainsi Chambon sur Voueize, Tardes, Lépaud et Lussat sont incitées à se marier. Même chose pour St-Vaury, La Brionne et Gartempe.  

Dans le courrier, la préfecture indique que si l’élu est « favorable à la proposition », il doit transmettre « son accord de principe avant le 26 septembre »."Une provocation" pour le maire d’Anzême : 

C’est déjà pas mal pour un maire et des conseillers municipaux de s’occuper d’une commune de 575 habitants avec une superficie importante. La liste des compétences transférées à l'agglomération ne cesse d'augmenter au fur et à mesure des nouveaux textes et le nombre de représentants des petites communes diminue. Ca suffit. 

Mariages de communes


Si de nombreux maires creusois sont hostiles aux fusions de communes, une quinzaine de villages sont intéressés par des regroupements à Boussac-Bourg ou à Ahun. Linard et Malval au nord de Guéret devraient être la prochaine commune à fusionner. Les conseils municipaux de ces deux villages de 172 et 42 habitants ont délibéré en ce sens vendredi 21 septembre.

Pour Marie-France Bertrand, la maire de Malval, cette issue semblait logique : les habitants et notamment les personnes âgées se sentent proches de Linard où ils sont allés à l’école. Les raisons sont aussi économiques dans le contexte de baisse de dotations pour les collectivités :

Les dotations baissaient. Il fallait qu’on fusionne. Ce n’était plus possible de tenir tout seul.


Les deux villages se partagent déjà l'agent technique et vont pouvoir réaliser des économies d’échelle d’après Michel Poirier, le maire de Linard.

Cela va faire des économies pour le matériel ou l’administratif. A quoi bon payer des élus pour diriger des communes de moins de cent habitants. Ces communes doivent se regrouper. Cela n’a plus lieu d’exister.


La commune de Linard-Malval, bientôt créée le 1er janvier prochain ne fera que 214 habitants mais constitue une première étape de regroupement qui succède à Fursac et Parsac-Rimondeix.

L’objectif de la préfecture semble de vouloir constituer une vingtaine de communes plus fortes d’au moins 1000 habitants, dans l’un des départements les moins peuplés de France avec 258 communes.
 

Le 1er janvier 2017, St-Etienne de Fursac et St-Pierre de Fursac, deux communes collées, avec deux mairies dans un même bâtiment se sont assez logiquement unies. Fursac est née. Thierry Dufour, l'actuel maire fait le bilan de cette opération : 

 





 
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