Le syndicaliste Yann Augras qui a combattu pendant des années pour sauver son entreprise et les emplois de ses collègues, ceux que l'on appelle les GM&S, est décédé ce jeudi 11 juin dans un accident de voiture à l'âge de 47 ans.
Yann Augras, figure emblêmatique de la lutte des ouvriers de la métallurgie contre les grands groupes est décédé ce jeudi 11 juin 2020 dans un accident de voiture.
Creusois pure souche, amoureux de son territoire, c'est à l'âge de 19 ans que Yann Augras avait rejoint l'usine de sous-traitance automobile de La Souterraine. GM&S une usine, un travail, des collègues, des copains pour lesquels il s'est rapidement engagé, pour lesquels il a lutté.
Adepte du parler-vrai, maître dans l'art du parler-bien, au fil des ans, ce cégétiste convaincu s'est imposé comme l'une des grandes figures de la lutte des ouvriers, des oubliés.
Impressionné ni par les présidents ni par les ministres, Yann Augras a su leur tenir tête, de Paris à La Souterraine, pour sauver, ce qu'il a pu. Des emplois, pas tous, à son grand regret, son usine. Il y a encore quelques jours Yann Augras nous donnait son ressenti sur le secteur automobile, et alertait sur la situation de ses collègues.
Pour Jean-Louis Borie, avocat des salariés de GM&S, "le plus bel hommage qu'on pourrait lui rendre, c'est de dire que chez GM&S, rien n'est fini et que la question de la survie du site [ndlr : aujourd'hui LSI] est toujours en jeu et que ceux qui sont restés vont continuer à se battre. Il y a en a qui tombre, mais les autres sont toujours là".
Ce père de famille, est quasiment devenu une star à travers le film documentaire de Lech Kowalski "On va Tout Péter" qui retrace la lutte des GM&S, Yann Augras était sur la Croisette, sur scène aussi avec le groupe Trust mobilisé pour soutenir les GM&S. Mais Yann Augras c'était avant tout un homme tout en coeur, tout en gueule, qui a mis sa vie au service des autres.
Dans un communiqué, la préfète de la Creuse "tient à saluer l’homme fidèle aux valeurs syndicales qu’il défendait au nom de la CGT avec une conviction et une force admirables."
Émotion également du maire (sortant) de Guéret, Michel Vergnier : "J’ai l’impression d’avoir perdu un gosse. Mon fils a le même âge"
De son côté, Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, salue un "un homme passionné par son territoire et son métier [...] Yann Augras s’est battu sans relâche pour défendre son usine de sous-traitance automobile de La Souterraine et les emplois des ouvriers. Il avait su imposer son franc-parler et était devenu un symbole de la lutte des salariés de GM&S."
Notre camarade est parti. Notre peine est immense pic.twitter.com/XiPgy18pVZ
— GMS23 (@gmsenlutte) June 11, 2020
Une minute de silence pour Yann Augras a l’intérieur de son entreprise à midi pile. @gmsenlutte pic.twitter.com/YAocoIGJPc
— Franck Petit (@f3_franckpetit) June 12, 2020
A 47 ans, Yann Augras laisse une épouse et une fille.
En 2017 le journal Libération lui avait consacré un magnifique portrait.