"Envisager sérieusement de diminuer le nombre de communes du département", c'est ce qu'a indiqué la préfète de Creuse devant la presse ce vendredi 14 septembre matin. Une annonce faite ce vendredi soir aux élus lors de l’assemblée générale des maires de Creuse.
Bientôt 190 communes en Creuse au lieu de 256 ?
Une cure d’amaigrissement souhaitée par l’Etat qui va proposer ce soir aux maires de Creuse de réfléchir à des unions pour faire sérieusement baisser le nombre de communes. L’objectif ? Faire en sorte d’avoir des villages assez gros et disposant d’assez de moyens pour initier et gérer des projets d’aménagements plus importants. L’Etat souhaite mettre fin au saupoudrage des aides aux collectivités. « La dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) n’est utilisée qu’à hauteur de 50% dans le département » a pesté Olivier Maurel, secrétaire général de la préfecture, et ce faute de communes suffisamment équipées pour faire face à la constitution de dossiers souvent complexes. « Beaucoup de dossiers échouent et n’arrivent jamais à se concrétiser, quand d’autres ne sont pas suffisamment structurants » s’est encore désolé Olivier Maurel.
Trouver des couples pour les mariages
4 communes ont déjà sauté le pas ces dernières années. Parsac a fusionné avec son voisin Rimondeix et Saint-Pierre et Saint-Etienne de Fursac se sont rassemblés en Fursac tout court. Des projets sont actuellement en cours d’être bouclés notamment autour d’Ahun, de Boussac-Bourg ou de Saint-Dizier-Leyrenne.
Des dossiers à monter avant le 31 décembre
La préfecture fixe un objectif très ambitieux pour voir advenir ne serait-ce que quelques unions. Les dossiers devront qui plus est se monter très vite, avant le 31 décembre, car après la proximité des élections municipales va figer pour deux ans le maillage communal. Elle ne peut en tous les cas pas contraindre les maires à ces mariages qui feront très certainement débat ce vendredi 14 septembre en soirée. « Nous allons leur présenter le mécanisme qui est très largement méconnu, mais il est évident que je n’ai pas le pouvoir de les forcer s’ils n’en veulent pas » a indiqué la préfète Magali Debatte.
La balle est dans le camp des élus
La préfète rappelle qu’il ne s’agit pas de fusion. « Nous préférons le terme de regroupement communal, c’est comme un couple qui décide d’avoir un compte commun ». En 2020 libre à ces communes de continuer à avoir plusieurs maires délégués ou un seul maire. La balle est dans le camp des élus qui recevront, pour environ 70 d’entre eux, identifiés comme candidats potentiels, une lettre la semaine prochaine les incitant à s’unir avec leurs voisins. Pas sûr que tous soient séduits par le processus. « Nous avons conscience de toucher à l’identité des territoires » indiquait le secrétaire général de la préfecture. Après la fusion des intercommunalités et la fusion des régions, cette nouvelle étape qui va éloigner un peu plus le politique du citoyen risque de ne pas plaire à tout le monde.