Le camp de la Courtine, presque vidé, vient de connaître un trou d'air d’une dizaine de jours. Son activité devrait cependant reprendre très prochainement.
« Le niveau de fréquentation a fortement baissé et le taux de réservation aussi. Actuellement, il devrait y avoir plus de 1000 personnes sur le camp », constate le lieutenant-colonel Josselin De Metz, commandant du camp de la Courtine. En poste depuis juillet pour une durée de deux ans, il n’avait pas encore eu l’occasion de voir si peu de monde dans le camp. Il ne reste à l’heure actuelle que le personnel sous ses ordres, à savoir une centaine de personnes. Fort contraste avec le fort taux d’occupation du début d’année 2020 où il pouvait y avoir de 1200 à 1700 militaires en entraînement.
Une longue histoire
Pour rappel, le camp de la Courtine créé en 1901 dans le sud de la Creuse (à un peu moins de 80 kilomètres de Guéret), est réservé à l’entraînement militaire toutes armes confondues. Il accueille en moyenne 600 militaires par jour. 511e régiment du train, forces médicales des armées mais aussi Ecole polytechnique et gendarmes, voici quelques exemples d’unités présentes ces dernières années. Pour perpétuer une tradition des années 1960, le camp accueille aussi régulièrement des contingents néerlandais. Il se distingue notamment par son village de combat constitué de 110 maisons qui permet de « s’entraîner au combat en localité », un combat rapproché typique des interventions lors des opérations extérieures.
Les dernières unités présentes sont parties un peu après le début du confinement. Il y a eu ensuite un temps d’arrêt. Les militaires sont restés confinés dans leur garnison. Depuis une dizaine de jours, le camp est donc quasi vide.
Nous avons mis à profit ces dix derniers jours de faible activité pour nous préparer à accueillir de nouvelles unités qui devraient arriver avant même la fin du confinement. Nous avons remis à niveau les installations et notamment nos champs de tir.
Les missions se poursuivent
Les activités militaires, opérations intérieures comme extérieures ne sont évidemment pas suspendues le temps du confinement. L’armée est d’ailleurs fortement mobilisée en métropole comme en outre-mer dans le cadre de l’opération « Résilience » qui est consacrée « à l’aide et au soutien à la population ainsi qu’à l’appui aux services publics dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection, pour faire face à l’épidémie de Covid-19 ». C’est notamment dans ce cadre que des malades alsaciens souffrant du Covid-19 ont été évacués par hélicoptère vers l’Allemagne.
Les opérations extérieures ne sont pas non plus suspendues. Deux principales sont en cours : en Afrique, l’opération Barkhane mobilise actuellement 5100 hommes, au Moyen-Orient (Syrie et Irak), 1000 militaires français participent à l’opération Chammal.
« Nous allons prendre des dispositions pour respecter les préconisations, de manière individuelle avec les gestes barrières et de manière collective avec des espaces aménagés. Il y aura moins d’hommes par chambre par exemple. On sait faire et nous avons de la place. Nous accueillons essentiellement des troupes à pied, ceux qui seront dans les blindés auront des masques », affirme le commandant du camp.
Pas trop de risque effectivement de se marcher dessus : le camp de la Courtine est le plus grand de France en terme de capacité puisqu’il peut accueillir jusqu’à 4 000 militaires simultanément sur ses 6300 hectares. « Il y aura de plus petits détachements. On ne peut pas accueillir autant de monde en respectant les règles sanitaires ».