Covid : l'inquiétude au service de réanimation de l'hôpital de Guéret

Face à la progression de l'épidémie de Covid dans le département de la Creuse, les soignants du service "réanimation" de l'hôpital de Guéret sont inquiets. Ils redoutent d'être submergés par le nombre de cas graves. Et devoir choisir entre les patients à soigner. 

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Dans la Creuse, les chiffres ne sont pas bons. Le nombre de cas de covid s'envole. C'est à ce jour le département limousin dans lequel le taux d'incidence est le plus élevé : 310, 5 pour 100 000 habitants, contre 306 en Haute-Vienne et 178,1 en Corrèze. 

Au niveau de la Nouvelle Aquitaine, la Creuse est le 2ème département où le taux de positivité aux tests est le plus élevé. La Creuse est aussi le département qui compte le plus haut taux de personnes âgées, voire très âgées, qui potientiellement ont le plus de risques de développer des formes graves de la maladie et donc d'occuper le service de réanimation de l'hôpital de Guéret.

Au coeur du service de réanimation

Le service de réanimation de l'hôpital de Guéret, le seul de la Creuse, frôle la saturation. Ce vendredi 30 octobre, 11 lits étaient occupés sur les 12. Quatre par des patients atteints du covid. 

L'un d'eux, âgé de 73 ans, est sur le point de quitter le service. Guéri, mais pas encore sorti d'affaire. Après l'hôpital, direction le centre de rééducation de Sainte-Feyre dans lequel il pourrait encore passer plusieurs semaines. 

Il a cependant bénéficié d'une nouvelle expertise des médecins. "Nous avons appris de la première vague", explique le docteur Soltani, qui dirige le service. "Aujourd'hui, même pour des formes graves, nous n'intubons plus systématiquement les patients. Nous avons une autre méthode qui consiste à fournir beaucoup d'oxygène aux malades. C'est moins invasif, les patients ont moins de séquelles et le temps de récupération est plus rapide"

2ème vague

Les soignants du service, 25 infirmiers et 14 aides-soignants, se relaient jour et nuit auprès des patients. Aujourd'hui, ils connaissent mieux la maladie, la redoutent moins, car ils sont aussi mieux équipés.

Quand ils entrent dans la chambre d'un patient "covid", ils mettent une blouse, un tablier, une charlotte, un masque FFP2, des gants, des lunettes de protection. "l'opération la plus délicate, c'est d'enlever tout ça, explique Anne-Sophie, interne dans le service. Il faut faire très attention pour éviter la contamination."

Les soignants sont donc mieux préparés que lors de la première vague. Mais ce qu'ils redoutent, c'est un afflux de patients, ingérable.   
 
 

 

Faire des choix entre les patients à sauver

L'hôpital met tout en oeuvre pour accueillir un plus grand nombre de patients. En hospitalisation "covid", 19 lits sur 20 sont occupés. Avec la déprogrammaion d'opérations, 40 lits supplémentaires vont se libérer pour les cas de "covid" + 8 pour les cas plus critiques, avant le stade de la réanimation. 

Est-ce que ce sera suffisant ? Bruno Bazin, cadre de santé responsable des opérations sensibles et chargé de réorganiser les services, en appelle au civisme et à la responsabilité de tous. 
 

Il faut absolument respecter le confinement

Bruno Bazin, cadre de santé

Le cadre de santé estime que le confinement arrive un peu tard. Mais demande à chacun de le respecter scrupuleusement et de porter le masque, même en famille. Le seul moyen pour freiner la pandémie et éviter aux soignants de se retrouver face à la dramatique situation de devoir faire un choix entre deux patients à sauver. 

 
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