Une dizaine de jeunes de la mission locale de la Creuse, creusois et réfugiés se sont rendus lundi 31 mai 2021, au Bois du Thouraud. Un lieu historique, chargée d’émotions puisqu’en 1943, il fut le premier maquis du département.

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Au printemps 1943, des jeunes Creusois voulant échapper au Service du Travail Obligatoire (STO), se réfugient sur la commune de Maisonnisses, dans le Bois du Thouraud. Il devient le premier maquis du département. Peu armés, l’action de ces réfractaires du STO consiste surtout à résister pacifiquement. Ils incitent par exemple les agriculteurs, à ne pas livrer leur blé pour l’Allemagne. Mais, la quinzaine de jeunes qui occupent les lieux est très vite repérée par les services de renseignement allemands et le 7 septembre 1943, sept maquisards sont tués et six autres sont déportés par les Allemands dans des camps de concentration.

Cette histoire résonne encore fortement en Creuse et Nathalie Andrivon, chargée du pôle social de la mission locale de Guéret a souhaité partager ça avec les jeunes adultes qu’elle suit au quotidien. Une façon de transmettre concrètement une part du passé, à ces jeunes aux parcours difficiles. Ils ont entre 16 et 25 ans, ils sont creusois ou encore réfugiés afghans ou kurdes syriens. Parfois sans parents, souvent isolés et en décrochage scolaire, ces jeunes vont à la mission locale pour apprendre, retrouver confiance et trouver une voie professionnelle.  

Ce lundi 31 mai, Hadi Mohammad Hosseini, jeune afghan a pénétré dans le bois du Thouraud, prenant connaissance d’une histoire qui résonne avec la sienne.

Chez nous, il y a beaucoup de terroristes, de talibans, et Daesh qui attaquent. C’est difficile. J’ai perdu mes parents pendant la guerre là-bas et je suis parti.

Hadi Mohammad Hosseini, réfugié afghan

Les réfugiés de 1943 avaient le même âge que ces jeunes de la mission locale. L’occasion de se demander ce qu’ils auraient fait à cette époque-là.

Dans la même situation, je me serai engagé dans les maquis pour vivre libre.

Louis Monet, Creusois de 23 ans

Tous, ont lu des témoignages des maquisards. Des textes forts, bouleversants parfois qui donnent à ces jeunes l’envie d’approfondir le sujet.

 

Le 7 septembre 2021

Nathalie Andrivon ne veut pas en rester là. Le 7 septembre 2021, à l’occasion de la commémoration du massacre du bois du Thouraud, les jeunes liront les textes des réfugiés, cette fois-ci, devant une centaine de personnes.

En attendant, la responsable du pôle social de la mission locale prévoit d’emprunter des documents sur cette histoire aux archives départementales et de visiter d’autres lieux de mémoire comme Oradour-sur-Glane.

"L’idée, c'est d'apprendre en faisant." Selon elle, cela permet aux creusois de connaitre davantage leur histoire, de leur donner envie d’aller plus loin, et aux réfugiés, c’est l’opportunité de parler français, de comprendre ce qui fait la culture locale… enfin, pour tous, se préparer à lire devant du public est un pas à franchir pour gagner en confiance en soi.

 

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