Creuse : une nouvelle affaire de violences conjugales

Dans la soirée de vendredi 22 novembre 2019, à la Souterraine, une femme âgée d’une quarantaine d’années a été tabassée par son conjoint sous le regard de deux témoins immobiles.
 

Une nouvelle affaire de violences conjugales a éclaté dans la soirée de vendredi 22 novembre 2019 à la Souterraine (Creuse).

Dans la soirée, un homme d’une trentaine d’années, alcoolisé, tabasse sa conjointe, une femme d’une quarantaine d’années, sous les yeux de son enfant en bas âge (quelques semaines seulement) et de deux témoins, le frère et le cousin de l’auteur des violences.


La victime prend la fuite avec son bébé et se rend à Guéret en bus. Elle se réfugie dans un bar. Gravement blessée au visage, des cocards, un œil poché, des morsures à la main, des touffes de cheveux arrachées, un témoin prévient la police.

A 20h30, la police se déplace sur les lieux, la conduit à l’hôpital et prend sa déclaration.


Le samedi 23 novembre, à 6 heures du matin, la police et la gendarmerie, interpellent l’auteur des faits, puis, le place en garde à vue.
Quelques heures plus tard, les deux amis présents lors des violences sont eux-aussi interpellés.
 
Les trois hommes sont connus des services de police et possèdent tous un casier judiciaire. Ils viennent d’un milieu social pauvre présentant de grandes difficultés à lire et à écrire.

Lundi 25 novembre 2019, en début d’après-midi, ils devaient être jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Guéret mais l'affaire a été renvoyée au 9 décembre 2019. L’auteur des faits est jugé pour violences volontaires, les deux autres pour non-assistance à personne en danger.
 

En Creuse, les violences augmentent depuis le début de l’année


48 faits de violences commises sur les femmes en 2019 contre 27 cas en 2018 en Creuse, un chiffre éloquent des services de police.

« Tous les deux jours, une garde à vue concerne les violences conjugales » confie François Gaillard, directeur départemental de la sécurité publique de Guéret. Il ajoute qu’ « en novembre, il y a eu un pic de violence et cela touche tous les milieux sociaux ».

François Gaillard insiste beaucoup là-dessus. La violence ne touche pas que les milieux défavorisés.

Il y a quelques semaines, une femme a porté plainte contre son conjoint pour des claques. L’homme, déjà connu des services de police pour des violences similaires sur sa précédente femme fait partie de la classe moyenne, il est employé de mairie.
 

#Metoo, #Balancetonporc, des mouvements libérateurs de parole


Deux ans après les révélations sur Harvey Weinstein et l’apparition du mouvement #Metoo, la parole des femmes s’est libérée. Les langues se sont déliées et en France, le mouvement « Balance ton porc » s’est lancé. Pour François Gaillard, ces événements ont largement contribué à libérer la parole des femmes et à les pousser à venir porter plainte.

Depuis un an, si les faits enregistrés par la police de Guéret sont plus nombreux, c’est aussi parce que que les femmes arrivent davantage à se rendre au commissariat.

Il faut vraiment porter plainte pour que nous puissions protéger au maximum.


Mais encore beaucoup d’entre-elles passent la porte du commissariat pour confier les violences subies, sans porter plainte.
 

Elles ne veulent pas forcément déposer plainte car elles craignent de bouleverser toute leur famille. Il faut aussi qu’elles admettent le danger, qu’elles admettent que cela puisse se reproduire et qu’elles arrivent à ne pas se sentir coupables.


Le directeur départemental de la sécurité publique de Guéret indique que si les femmes ne déposent qu’une main courante, la police a tout de même l’obligation de mener l’enquête, d’où l’importance de se rendre au commissariat.


Le gouvernement a lancé ce lundi 25 novembre 2019, des mesures contre les violences faites aux femmes, comme l'ouverture de nouveaux postes d'intervenants sociaux dans les commissariats, une grille d'évaluation sur les dangers, une ligne d'écoute étendue... 




 
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