La direction de l'hôpital de Guéret projette de supprimer une douzaine lits en médecine au profit de l’ambulatoire et de réduire le nombre d’heures des infirmières en service hématologie et oncologie. Des mesures que refuse le personnel soignant, déjà à bout de nerfs.
La direction de l’hôpital de Guéret souhaitait rester discrète sur le sujet. Une restructuration de l’établissement est en cours, qui doit entraîner la suppression de dix à treize lits en médecine au profit du service ambulatoire et la réduction du nombre d’heure des infirmières dans deux services importants : l’oncologie et l’hématologie.
Mais cette discrétion n’a pas été du goût du personnel soignant et de la CGT, qui se sont invités lundi dernier à un comité portant sur cette réorganisation. Pour Philippe Borienne, délégué CGT de l’hôpital de Guéret, le choix de supprimer des lits au profit de l’ambulatoire (qui nécessite une hospitalisation de courte durée), est absurde :
Jean Denoyer, fils d’une patiente hospitalisée en hématologie fait le même constat :On a une population très vieillissante. L’ambulatoire ne peut pas fonctionner chez nous. Ça fonctionne avec des populations beaucoup plus jeunes et avec des pathologies moins importantes.
Les patients comme ma maman sont des patients qui ne peuvent pas être traités à domicile. Ma mère ne peut pas se déplacer seule ou rester seule, donc l’hospitalisation en ambulatoire est inenvisageable pour elle.
Qualité des soins en danger, conditions de travail dégradées
La CGT conteste également la réduction des heures travaillées par les infirmières en oncologie et hématologie, deux services où les patients nécessitent des traitements lourds et beaucoup d’attention. « Les agents vont être en difficulté pour apporter des soins de qualité », prévient Philippe Borienne.
Lors d'une réunion ce mercredi 28 mars entre les personnels de service de médecine et la direction, cette dernière a précisé sa vision. Quelque soit le service, et quelques soient les pathologies traitées, la direction souhaite que le ratio personnel-patients soit le même. Or actuellement, le personnel est plus conséquent dans les services lourds tels que l'hématologie et l'oncologie.
Les médecins de ces deux services, avertissent que si le nombre de soignants cesse d’être suffisant dans leur service et si la sécurité des patients n’est plus assurée, ces derniers seront adressés à l'hôpital de Limoges.
Le délégué syndical rappelle également, que le personnel soignant est « à saturation » et que le nombre d’arrêt en maladie ne cesse d’augmenter. Des conditions de travail qui ne risquent pas de s’améliorer si la restructuration de l’hôpital n’entre pas en cohérence avec leur travail. « La direction n’est pas du tout à l’écoute », regrette Philippe Borienne.
La direction de l’hôpital n’a pas souhaité répondre à nos questions.