Mardi 13 août, des affiches "Wanted" avec le visage du député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, ont été retrouvées dans Guéret. L'élu, pris pour cible pour avoir voté en faveur du CETA, craint que la situation ne finisse mal.
Une "tentative d’intimidation", c’est ainsi que Jean-Baptiste Moreau qualifie les affiches retrouvées dans Guéret mardi 13 août, sur les grilles du conseil départemental notamment, représentant son visage avec l’inscription "Wanted", façon western. "Haute trahison", "Complicité d’empoisonnement" et "Léchage des bottes jupitériennes", peut-on lire.
Voilà ce qui vient d'être retrouvé sur les grilles du conseil départemental. Il ne manque plus que dead or alive. Je suis pourtant facile à trouver et je n'ai jamais refusé de rendez-vous. Cette stigmatisation des élus va mal finir..@LCP @LCIPolitique @franceinfo @franceinter pic.twitter.com/uZCuqdWX2j
— Jean Baptiste Moreau (@moreaujb23) August 13, 2019
Pour le député de la Creuse LREM, cela relève d’une véritable "chasse à l’homme, ou plutôt chasse à l’élu". "Cela renvoie clairement à mon vote sur le CETA", affirme-t-il. Le 23 juillet, le député s’est en effet exprimé en faveur de cet accord de libre-échange contesté avec le Canada. Quelques jours plus tard, sa permanence était emmurée par des agriculteurs creusois pour manifester leur colère. Pour Jean-Baptiste Moreau cependant, les auteurs de l’affiche ne sont pas des agriculteurs : "En général les syndicats ne se cachent pas, ils signent. Là je pense plus à l’ultra-gauche, car j’ai exprimé mon soutien à la maire de Gentioux". Celle-ci, récemment, dénonçait leur influence sur le territoire.
"On n'est pas au far west !"
"Je vais porter plainte", fait savoir le parlementaire en réaction à l’affiche. "C’est de la diffamation, et puis on est à la limite de la menace. ‘Wanted’, il ne manque que ‘dead or alive’. On n’est pas au far west !" L’élu creusois n’est pas le seul à avoir été pris pour cible depuis le vote du CETA. Les dégradations de permanence des députés LREM se sont multipliées dans tout le pays. Pour Jean-Baptiste Moreau, cela pourrait "mal finir" : "On pourrait en arriver à de la violence physique", craint-il. Pour autant, pas question de "céder", souligne-t-il :
Cela ne remettra pas en question ma façon d’être et de travailler. Ce serait leur céder du terrain. Je vote parce que j’ai étudié le texte, et parce que je sais qu’il est bien pour mon pays et pour les Creusois, pas parce qu’on m’a dit de voter pour.
Au total, 265 députés ont voté pour le CETA, 211 ont voté contre et 77 se sont abstenus.