Deux familles portent plainte contre l'hôpital de Guéret et le médecin qui a fait naître leur bébé

Perrine et Valentin sont nés il y a sept mois à la maternité de l'hôpital de Guéret, avec des séquelles qu'ils garderont peut-être à vie. Leurs parents ont porté plainte pour "violences obstétricales" et "manquements graves" ayant mis en danger la vie des bébés et de leurs mamans.

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Les deux bébés sont nés à 48 heures d'intervalle, en ce début décembre 2019, à la maternité de l'hôpital de Guéret. Et pour les deux, l'accouchement s'est mal passé.

Pour Caroline Chanudet, la maman de Perrine, l'accouchement était programmé pour un déclenchement. Tout était prévu. Les parents arrivaient à la maternité à deux, et se faisaient déjà une joie de repartir à trois.
Les heures passent, les contractions deviennent de plus en plus douloureuses. Lorsque l'équipe de jour arrive, une sage-femme propose une césarienne, le bloc est préparé, mais le médecin-obstétricien revient seul, incitant la future maman à pousser car, selon lui, le bébé allait bientôt arriver.

Il s'énerve car je n'arrive pas à pousser. Je ne poussais pas au bon moment, car je ne sentais pas les contractions.

Caroline Chaludet

 

L'accouchement se prolonge, le médecin utilise des ventouses, puis des forceps. Lorsque le bébé sort, il est couvert de lésions cutanées et son bras gauche est paralysé.
La petite Perrine présente aussi une fracture du crâne avec un hématome sous-dural. Elle devra voir un neuro-chirurgien 10 jours après sa naissance à Toulouse, et être opérée pour son bras à l'âge 5 mois à Paris. Elle en garde trois cicatrices sur les jambes et le cou, et sera peut-être handicapée à vie.
 

48h plus tard, un nouvel accouchement difficile


Marine Roche, elle aussi, a vécu un accouchement compliqué, à la maternité de Guéret, quelques heures après.
La naissance par voie basse se passe mal, une césarienne est déclenchée en code rouge, mais trop tard.
Valentin nait en état de mort apparente, doit être réanimé, fait un arrêt cardiaque à une minute de vie, et est transporté en urgence à l'Hôpital de la mère et de l'enfant à Limoges.
Le bébé est victime d'une anoxye cérébrale, il a manqué d'oxygène au niveau du cerveau pendant l'accouchement. Il restera pendant 72 heures en état d'hypothermie.

Nous avons pu prendre notre fils dans nos bras que plusieurs jours après sa naissance. C'est quelque chose qu'on ne rattrapera pas, qu'on nous a volé.

Marine Roche

Deux plaintes déposées contre l'hôpital et le médecin


Les faits sont jugés graves et exceptionnels par la direction de l'hôpital de Guéret qui, depuis, a renvoyé l'obstétricien. En dehors de sa responsabilité, qui n'est pas encore démontrée, la confiance au sein de l'équipe à la maternité était rompue. L'Agence régionale de santé a été saisie.

C'est une situation exceptionnelle et complètement anormale, dans le sens où on a en 24h deux difficultés telles dans une maternité.

Marie-Laure Beijas, cheffe de projet périnatalité à l'ARS de Nouvelle-Aquitaine

 

Les deux couples, eux, continuent à vivre avec leur souffrance. Ils ont porté plainte pour violences obstétricales et manquements graves ayant mis en danger la vie des bébés et de leurs mamans.

 

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