Le "plaintomètre", cet outil qui aide les femmes victimes de violences dans leur dépôt de plainte

Sensibiliser et accompagner les femmes victimes de violences dans leur dépôt de plainte, c'est l'objectif du "plaintomètre". Un outil mis en avant par l'association Femmes solidaires en ce 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

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Le "plaintomètre" est un outil qui vient d'être déployé dans le Gard par Martine Guérard, présidente gardoise de l'association Femmes solidaires, à l'occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.

Un fascicule de sensibilisation qui fonctionne de la même façon qu'un "violentomètre". L'objectif : rassurer les femmes, répondre à leurs questions et les aider à porter plainte tout en détaillant leurs droits.

22 questions pour une prise en charge

Tout tient dans un petit dépliant. Au fil des 22 questions et des réponses, le fascicule est déplié, permettant d'évaluer si la prise en charge de la plainte par les forces de l'ordre a été bonne ou non. Plus on descend, moins le dépôt de plainte a bien été pris en charge.

C'est un outil qui permet de vérifier où l'on se situe par rapport à cette graduation dans le dépôt de sa plainte, est-ce qu'on a été bien reçue, est-ce que tout s'est bien passé.

Martine Guérard - présidente de l'association Femmes solidaires du Gard

Faire évoluer le dépôt de plainte

"Notre association reçoit de nombreux appels téléphoniques de femmes qui ont souffert de violences et à partir de ce constat nous avons mesuré qu'il y a encore beaucoup de choses à faire progresser notamment pour le dépôt de plaintes", raconte Martine Guérard.

À partir de ces appels, l'association a pu établir un rapport sur la qualité de réception des plaintes "On s'est aperçus que selon l'endroit c'était très variable malgré les formations qu'ont eu les forces de police".

Tout ne va pas mal, il y a quand même des commissariats qui font bien leur travail mais il y a encore beaucoup de différences selon le territoire.

Martine Guérard - présidente de l'association Femmes solidaires du Gard

Étape essentielle

"C'est un outil qui est un complément à tout ce qui existe aujourd'hui, au travail de la police, de la gendarmerie et des avocats", explique Martine Guérard.

Le petit flyer rose et blanc sera donc mis à disposition dans tous les lieux où les femmes sont susceptibles de passer, dans les locaux des associations etc.

L'objectif : les aider à porter plainte et à percevoir ce moment "comme un moment important mais auquel elles doivent se préparer".

Le dépôt de plainte c'est un moment essentiel, c'est un moment où les femmes sont accueillies, où elles peuvent développer ce qu'elles ont vécu, et selon la façon dont la plainte va être prise, elle sera classée sans suite ou elle ne comptera pas, les femmes sortent parfois très déçues de ce moment-là.

Martine Guérard - présidente de l'association Femmes solidaires du Gard

Selon l'association, il faut "mettre l'accent sur le dépôt de plainte car la majorité des victimes n'arrive pas à franchir ce cap".

"Quatre personnes avec qui j'ai échangé et que j'ai essayé de convaincre de porter plainte ne sont finalement pas allées jusqu'au dépôt de plainte", confie Martine Guérard.

Accès aux droits

Le plaintomètre sert aussi à sensibiliser les femmes quant aux droits auxquels elles peuvent prétendre lors d'un dépôt de plainte. Ces droits sont donc listés au dos du dépliant.

Par exemple, "ce que ne savent pas les femmes c'est que nous pouvons les accompagner au commissariat", souligne la présidente de l'association Femmes solidaires du Gard.

Prise de conscience encore insuffisante

En cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Martine Guérard applaudit les nombreuses mobilisations populaires liées à ce sujet, "il y a un progrès" ne peut-elle s'empêcher de constater.

Avant d'ajouter, "nous nous heurtons toujours à une société patriarcale où la domination masculine existe toujours et où cette domination plane sur les femmes qui subissent des violences".

Quand on voit que 94% des plaintes pour viol n'aboutissent pas, que sur le nombre de féminicides de l'année, 17% des femmes qui sont mortes n'avaient pas porté plainte avant, c'est bien qu'il y a quelque chose qui les arrête, qu'il y a quelque chose à faire bouger !

Martine Guérard - présidente de l'association Femmes solidaires du Gard

"Nous pensons qu'il faut encore effectuer un travail très important sur les consciences pour faire évoluer la société dans le bon sens", conclut la présidente de l'association.

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