À l'origine spécialiste des chambres froides, l'usine Dagard se diversifie dans les solutions innovantes. L'entreprise fondée en 1951 poursuit son recrutement, notamment dans le domaine des sciences de la santé. Partons à la découverte de la chasse aux microbes dans les "salles propres"
Après avoir été touché de plein fouet par la crise sanitaire en 2020, tout semble désormais sourire au fabricant français de cloisons. L'entreprise voit aujourd'hui ses perspectives de croissance s'améliorer.
En avril dernier, Dagard a installé une filiale allemande à Stuttgart spécialisée sur les marchés des environnements contrôlés.
À Boussac dans la Creuse, l'usine reste le premier employeur privé du département. À l'origine spécialiste des chambres froides, Dagard mise aujourd'hui sur les salles propres, ces espaces clos dans lesquels la classe de propreté particulaire de l'air est connue et maîtrisée.
L'innovation de la "salle propre"
Le responsable recherche et développement, Nicolas Labonne, explique en action en quoi ces salles sont innovantes. Elles permettent au salarié de s'assoir et de laisser ses affaires du côté "sale" avant de basculer dans l'espace propre en pivotant.
"Pour terminer, on peut se laver les mains, avant de demander l'accès dans la salle blanche" détaille-t-il.
La personne peut ainsi entrer dans la "salle blanche" sans transporter aucun polluant, ni aucun microbe : la sécurité de l'espace doit être maximale.
Réorienter sa production d'ici à 2026
Avec le marché de la salle propre et les industries de transition, Dagard espère intégrer un marché gigantesque, d'ici à 2026.
Récemment, l'usine vient d'être désignée pour équiper la nouvelle gigafactory située dans le Nord. Spécialisées dans la production de cellules de batterie et de semi-conducteurs, les gigafactory ont besoin d'installations avec des joints spéciaux pour une grande étanchéité et une protection contre les particules, notamment pour fabriquer des salles propres.
Pour le PDG de Dagard, Thierry Jomard, ces installations représentent une industrie d'avenir : "Depuis quelques années, on voit beaucoup d'industries de transition. Les gigafactory par exemple, fabriquent des batteries qui vont être utilisées dans les voitures électriques du futur."
La micro-électronique est un besoin stratégique pour l'Europe. Mais aussi toutes les technologies de l'hydrogène. Et demain, le renouveau du nucléaire.
Thierry Jomard, PDG de Dagard S.A.France 3 Limousin
Boussac, 1ᵉʳ bassin industriel
Et avec l'entreprise, c'est Boussac qui voit sa population s'accroître. Avec ses 1 500 habitants, la commune a cessé de perdre de la population. Les projets d'avenir de Dagard rassurent donc le maire de la commune, Franck Foulon : "tous ceux qui étaient dans l'encadrement avaient traditionnellement l'habitude d'habiter sur Montluçon ou ailleurs. Aujourd'hui, la commune a décidé d'investir."
De nouveaux logements vont même être construits dans le premier bassin industriel de Creuse pour accueillir de futurs nouveaux embauchés.
Des terrains vont être rendus accessibles à la propriété. Pas loin de chez Dagard et en face du collège, les employés pourront habiter sur place.
Franck Foulon, maire de BoussacFrance 3 Limousin
Avec soixante embauches en 2022 et vingt nouveaux recrutements prévus cette année, Dagard compte bien continuer à grandir et investir encore plus dans les domaines des sciences de la santé et de la transition énergétique.