La caravane des aidants fait escale pendant deux jours sur la place Bonnyaud de Guéret. L'objectif est d'informer ces personnes qui s'occupent d'un proche malade ou en situation de handicap, bien souvent au détriment de leur propre vie. Une situation d'autant plus difficile en milieu rural.
Les instants de répit se font rares dans la vie de Martine. Depuis 41 ans, elle s'occupe de Yannick, son fils, atteint d'un léger handicap mental. Une contrainte de plus dans l'emploi du temps déjà bien serré de cette ancienne aide-soignante.
Elle raconte : "On ne peut pas s'en aller quand on veut, on ne peut pas faire ce qu'on veut, il faut toujours faire en fonction de Yannick. On le fait parce qu'on est des parents aimants, mais ce qui est grave, c'est qu'on sent qu'on prend de l'âge, et on commence à s’essouffler un peu".
Tour de France
Le cas de Martine est loin d'être isolé. En France on estime à près de 11 millions le nombre d'aidants. Ils accompagnement un proche âgé, malade ou en situation de handicap. Leurs problématiques sont nombreuses et les personnes concernées ne sont pas toujours conscientes de leur situation. Une caravane des aidants fait donc le tour de France pour aller à leur rencontre.
Estelle Marchand, responsable de "La compagnie des aidants", témoigne : "Le fait que les aidants ne se reconnaissent pas en tant que tel, ça les empêche de mettre en place des solutions, comme des aides de service à la personne pour faire la toilette du proche ou pour l'aider à faire à manger."
Enjeu d'avenir
Le sujet est encore plus sensible dans les territoires ruraux comme la Creuse. Corine s'occupe de sa mère depuis plusieurs années, et elle repart mieux informée et plus confiante : "C'est assez intéressant de voir qu'il y a plusieurs choses tout au long de la journée, même des accueils de nuit qui peuvent être mis en place, une association qui fait de la gymnastique douce pour la mobilité… Je ne savais pas du tout que ça existait."
Cette sensibilisation semble essentielle avec le vieillissement de la population française : selon les estimations, 1 actif sur 4 pourrait être considéré comme aidant d'ici 10 ans.