La réforme des retraites a été promulguée, mais qu'en est-il des droits de départ à la retraite pour les travailleurs en situation de handicap ? Contraints à un travail souvent très physique pour gagner un SMIC, certains espèrent pouvoir bénéficier d'un départ anticipé.
"Travailler m'évite de tourner en rond, je me rends utile" : Pierre Pinaud est maraîcher depuis sept ans à l'ESAT de Clocher, une structure réservée aux personnes en situation de handicap située aux portes de Guéret, à Saint-Sulpice-le-Guérétois. Ce travail est précieux pour cet homme de 41 ans, mais il ne perçoit qu'un SMIC pour une activité éprouvante à plein temps : "il faut être baissé pour désherber, pour planter, mais aussi pour ramasser. Il faut avoir le physique qui suit !"
Michel Teillard, de son côté, est handicapé à 50%. Cela fait trente ans qu'il travaille au sein de la même structure. Il espère un départ à la retraite anticipé : "la taille des arbres, c'est physique et fatigant. J'ai mal au dos et je ne pourrai pas tenir vingt ans de plus. Je vais à la chasse, aux champignons et à la pêche les week-ends, j'aimerais bien profiter de tout ça à la retraite. Arrêter de travailler dans cinq ans, ce serait pas mal, mais je ne sais pas si cela sera possible compte tenu de mes cotisations".
J'aimerais savoir combien je vais percevoir à la retraite, et à quel moment je vais pouvoir la prendre.
ThierryEmployé au sein de l'ESAT d'Aubusson
Pour répondre à ses questions, Michel s'est rendu, comme d'autres travailleurs handicapés, à la réunion d'information organisée ce lundi 2 octobre à Guéret par la Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé Au Travail (CARSAT) et la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Certains ont même pris rendez-vous, car tous, comme Thierry, ont la même question : "j'aimerais savoir combien je vais percevoir à la retraite, et à quel moment je peux la prendre".
Pour répondre à leurs questions, une réunion d'information était organisée ce lundi 2 octobre à Guéret.
Droits inchangés
Ces interrogations ont été ravivées par la réforme des retraites, comme l'explique Pierre Barrande, en charge de la coordination du dispositif "Un Avenir Après le Travail" en Limousin : "Globalement, les personnes qui travaillent en ESAT vont bénéficier des mêmes droits précédemment ouverts, c'est-à-dire que le départ à la retraite pourra être maintenu en fonction du niveau d'invalidité à 62 ans et les départs anticipés toujours accessibles à partir de 55 ans".
Sur les 1900 places disponibles dans les ESAT du Limousin, un tiers se trouve en Creuse. Dans le département, une centaine de ces personnes pourrait bénéficier d’un départ à la retraite anticipé.