La lutte sociale féminine est un combat de longue haleine. Parmi ses victoires, il y a eu le droit de vote. À l'approche de la journée de la femme, le 8 mars 2024, nous vous proposons de découvrir un épisode de cette lutte citoyenne, en Limousin, à travers les cartes postales de la photothèque Guy Marchadier.
"La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit aussi avoir le droit de monter à la tribune", écrivait Olympe de Gouges. Celle qui est considérée comme l'une des pionnières du féminisme de la fin du XVIIIᵉ siècle, s'était aussi engagée aux côtés des Girondins dans la Révolution. Elle est morte guillotinée à Paris le 3 novembre 1793, sur la place de la Révolution, devenue depuis la place de la Concorde.
Elle fut l'auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, un texte qui pose les jalons des revendications féministes.
Se défendre elles-mêmes
En dépit de l'engagement d'Olympe de Gouges, peu de libertés sont encore accordées aux femmes au début du 19ᵉ siècle. Le Code civil de Napoléon de 1804 inscrit leur infériorité dans la loi. Ces dernières restent privées de droits juridiques. Elles sont soumises, entre autres, au pouvoir marital, ne peuvent pas porter de pantalon, retirer de l'argent et ne peuvent pas voter.
"Il faut que les Françaises votent au plus tôt"
Au cours du XXᵉ siècle, les choses changent progressivement. Le dimanche 15 février 1931, la section creusoise de la Ligue française du droit des femmes se réunit à l'hôtel central de Guéret. Une certaine "mademoiselle Bonin" prend la parole : "il faut que les Françaises votent au plus tôt, pour défendre elles-mêmes leurs biens et ceux de leurs enfants, exercer n'importe quelle profession et faire augmenter leur salaire, en application du principe à travail égal, salaire égal."
Il faudra attendre quatorze ans, pour que les Françaises se rendent pour la première fois aux urnes. Le droit de vote pour les femmes est accordé par le général de Gaulle le 21 avril 1944. Le 29 avril 1945, elles l'exercent pour la première fois, lors des élections municipales. Quelques mois plus tard, elles peuvent à nouveau exercer ce droit, pour un scrutin national cette fois : les Françaises et les Français sont alors appelés à se prononcer par référendum sur le maintien ou le rejet des institutions de la IIIe République. Ces épisodes marquent un moment important dans ce long combat citoyen pour les femmes.
La loi de 1965 autorise enfin toutes les femmes mariées à travailler, à ouvrir un compte et à signer des chèques sans l’autorisation de leur mari.
Mais, pour arriver à une égalité sociale en tous points avec les hommes, du chemin reste encore à parcourir. Ainsi, à titre d'exemple, selon l'INSEE, parmi les salariés travaillant principalement dans le secteur privé en 2021, les femmes gagnent en moyenne 24,4 % de moins en revenu salarial et 15,5 % de moins en équivalent temps plein (EQTP) que les hommes. Autre exemple, au niveau politique : au Parlement, la parité progresse, mais n’est toujours pas atteinte.