Ce lundi 12 février à Argenton-sur-Creuse (Indre), la rivière de la Creuse et ses habitants étaient à l'honneur. Avec le réchauffement climatique, la gestion de l'eau est au cœur des inquiétudes. Après le parlement de la Loire, ce projet de parlement de la Creuse permettrait de sensibiliser aux enjeux de la biodiversité.
La Creuse est une rivière réputée pour ses eaux saines, mais elle est en danger. Au gré des sécheresses, son débit peut chuter de 60% en été. Un état des lieux a été présenté ce lundi 12 février à l'espace Jean Frappat d'Argenton-sur-Creuse (Indre) au cours de débats, témoignages et conférences.
"Aujourd’hui on est dans une situation où certaines rivières n'ont plus assez d'eau pour fonctionner correctement, et on tend vers une dégradation. Heureusement, on est sur un bassin avec beaucoup de zones humides qui permettent d'atténuer les changements climatiques. Si on travaille dessus, on peut permettre d'améliorer la tendance", explique Vincent Berthelot, responsable du secteur Vienne amont et Creuse pour l'Etablissement public territorial du bassin de la Vienne.
On a un contexte de mutation du monde agricole. En 2030, environ 60% des chefs d'exploitation d'aujourd'hui auront atteint l'âge de la retraite : comment va évoluer ce monde, qui couvre les trois quarts de notre territoire ?
Vincent BerthelotResponsable du secteur Vienne amont et Creuse pour l'Etablissement public territorial du bassin de la Vienne
Travailler ensemble autour de la ressource en eau, la biodiversité, la sensibilisation à ce patrimoine autant culturel que naturel, c’est l’objectif d’un futur parlement de la Creuse. Aujourd’hui, plusieurs collectifs similaires sont venus partager leur expérience.
Après le parlement de la Loire, vers un parlement de la Creuse ?
"Sur des territoires, on a besoin d'instances de gouvernance avec des habitants qui puissent rassembler à côté et indépendemment des institutions et des frontières géographiques. Ce qui fait un territoire, c'est la manière dont on l'habite et dont on l'investit" déclare Emmanuelle Dunand, initiatrice du projet. "Nous ne sommes pas contre les institutions mais c'est une autre manière de repenser le territoire, de faire société. C'est redonner la possibilité d'agir aux habitants par la pédagogie."
L’idée, fédérer toutes les énergies, publiques et privées, au chevet de la rivière Creuse.
"Cela peut avoir un véritable intérêt comme instance instance démocratique. Les uns et les autres vont pouvoir arriver avec des connaissances très diverses autour de la gestion de l'eau, de l'aspect culturel, patrimonial ou paysager pour faire un projet commun" explique Marin Baudin, conseiller auprès du conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) de la Creuse.
Reste à co-construire ce nouveau Parlement de la Creuse, ou collectif citoyen dédié à la Creuse. Il pourrait voir officiellement le jour d’ici le printemps prochain
Ecrit avec Marielle Camp.