La mauvaise météo touche aussi les abeilles. À cause des intempéries, les ruches tournent au ralenti. La production annuelle des apiculteurs de Creuse est compromise.
"Là, on voit les entrées de pollens, il y en a des oranges et des noirs, c'est signe de la bonne santé de la colonie."
Les abeilles de Francis Luquet reviennent de loin… Ces six dernières semaines, la pluie et le froid les ont privées de sortie. Pas de pollen, pas de nectar. L’apiculteur a donc dû nourrir ses six cents ruches : "Habituellement, à cette période, on va passer deux tonnes de sirop pour nourrir nos essaims, cette année, on est plutôt à douze tonnes... Ça veut dire que sans ce nourrissement intensif, sur neuf cents colonies, il en resterait zéro."
Les colonies sont donc sauvées in extremis, mais elles sont en sous-effectif, car les reines ont peu pondu. 40.000 abeilles par colonie au lieu de 60.000. Même si le temps se met au beau, il n’y a pas assez d’ouvrières pour garantir la production.
"Ça fera au mieux une année très moyenne. On le sait d'ores et déjà parce qu'il faut savoir que les rentrées de nectar abondantes pour notre saison, la fin, c'est autour du 10-14 juillet. Donc c'est bientôt. Pour l'instant, on est à zéro, donc il faut qu'il fasse beau très vite."
Incertitude pour les saisons prochaines
Au nord du département, même constat pour Côme de Bruyne. Il n’a pas récolté une goutte de miel de printemps, et perdu toute sa récolte de pollen.
"Heureusement, j'avais un peu de stock. On est sur une mauvaise année et tout ça, ça entraîne aussi des conséquences sur le moyen long terme avec des problèmes de fécondation, des problèmes d'abeilles avec des carences en protéine qui ont du mal à repartir. Donc toutes les saisons sont impactées, peut-être même le début de la saison suivante."
Avec la floraison des ronces et des châtaigniers, ce qu’on appelle la "grande miellée" vient de débuter, Une période faste pour la production… Encore faut-il qu'il n'y ait plus une seule goutte d'eau pendant trois semaines.