Le bras de fer dure depuis plusieurs semaines entre les “anti” et les “pro” au sujet de l’implantation d’une usine de granulés de bois Biosyl pour le chauffage qui doit avoir lieu dans une zone industrielle au nord de Guéret.
L’agglomération soutient l’opération alors que la maire de Guéret s’y oppose, soutenue par plusieurs associations de défense de l'environnement. Ce matin, une petite centaine de manifestants se sont rassemblés à Guéret pour encourager le projet.
Un rassemblement miniature. Ce samedi matin, ils étaient à peine une centaine devant la préfecture de Guéret pour défendre l'installation de l’usine Biosyl dans la région. La semaine dernière, dans les rues du centre-ville de Guéret, environ 3 000 personnes avaient défié la préfecture contre les méga-usines à bois. Le projet vise à produire 85 000 tonnes de pellets (des granulés de bois) par an. Soit 180 000 m³ de bois ou la coupe de 1 125 hectares de forêt par an.
“Défendre l’attractivité de la Creuse”
Pour les défenseurs du projet, cette usine pourrait redonner une dynamique économique à la région, et ainsi, éviter de passer sous la barre symbolique des 100 000 habitants. “Quand une entreprise vient installer 40 emplois sur le département de la Creuse, on n’a pas les moyens de dire non vu l’état actuel du département”, explique Jean-Baptiste Moreau, ancien député LREM de la Creuse. “Quand une entreprise investit 25 millions d’euros sur un territoire, ce n’est pas pour épuiser la ressource en trois ans et s’en aller. Il faut ne rien connaître à une entreprise pour penser ça”, déplore-t-il.
La forêt est une richesse du département de la Creuse, mais elle n’est pas assez exploitée.
Jean-Baptiste MoreauAncien député LREM de la Creuse
“La forêt n’est pas assez exploitée”
La semaine dernière, à la veille de la manifestation du 5 octobre, un autre cortège de 250 personnes avait défilé près du futur site de l'entreprise Biosyl pour une marche présentant la biodiversité locale. La députée (LFI) Mathilde Panot en faisait partie. "C’est problématique, car l’association Canopé a démontré que Biosyl, qui a deux usines en France, utilisait des chênes centenaires sur son site du Morvan pour les transformer en granulés et les brûler”, expliquait l'élue francilienne. Une vision très fortement contestée par les manifestants ce matin. “Aujourd’hui, en Creuse, on n’a jamais eu une surface aussi importante en forêt, elle n’a cessé de croître depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”, affirme Jean-Baptiste Moreau. “La forêt est une richesse du département de la Creuse, mais elle n’est pas assez exploitée”, conclut-il.
Parmi les manifestants, très peu d’élus locaux étaient présents ce matin. Quelques agriculteurs et forestiers sont également venus défendre ce projet de Bioysil, encadré par une petite dizaine de membres des forces de l’ordre, loin du dispositif employé la semaine dernière.