L’entreprise Biosyl a revu son projet et déposé un nouveau permis de construire pour sa future usine à pellets, qui doit s’implanter en zone industrielle de Guéret (Creuse). Désormais conforme au PLU, ce projet tient aussi compte de la présence de la faune et la flore. Pour les opposants, tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant.
Le crapaud sonneur à ventre jaune, espèce rare et protégée de batraciens présente dans la zone industrielle de Guéret, a contraint les promoteurs du projet Biosyl à modifier leur demande de permis de construire.
"On en profite pour traiter tous les sujets liés à l'aspect faune et zone humide. Donc, on a réduit l'implantation pour ne pas porter atteinte à l'état initial de ce terrain", déclare le PDG de Biosyl Antoine de Cockborne.
Soutenu par l'agglomération, le projet d'usine à granulés de bois est contesté par la maire de Guéret et la députée de la Creuse, qui a participé activement à dénoncer l'invalidité du précédent permis de construire.
Le premier projet de Biosyl avait été validé selon l'ancien PLU de la commune de Saint-Fiel, modifié depuis. Et selon le nouveau PLU, une partie du terrain concerné est désormais en zone naturelle, inconstructible.
Craintes et oppositions demeurent
La nouvelle emprise de l'usine devrait donc préserver la zone humide. Mais l'implantation d'un site de production de granulés à partir de déchets de bois pose aussi la question de l'exploitation des forêts. "Quand vous avez des peuplements qui sont malades ou dépérissants, il n'y a pas d'autre choix que de faire une coupe rase. Tout dépendra des diagnostics qui seront posés par les forestiers, qui permettront de savoir ce qu'il est utile de faire", explique Benoît Rachez, gestionnaire forestier à Unisylva, la coopérative qui devrait approvisionner l'usine Biosyl.
Pour les opposants au projet, une étude d'impact est nécessaire. Pas question de raser des forêts pour en faire des pellets : "Il faut impérativement que Madame la préfète, dans le cadre du nouveau permis qui va être déposé, fasse une enquête publique, et qu’on définisse précisément les origines des produits qui vont alimenter Biosyl", demande la députée LFI de la Creuse Catherine Couturier.
L'entreprise Biosyl affirme contribuer à l'indépendance énergétique de la France en produisant des granulés de bois locaux et respectueux de l'environnement. Elle espère pouvoir démarrer les travaux de construction de son usine avant la fin de l'année.