Indignation ce samedi matin en Creuse après la découverte du tag "Palestine libre" sur le Monument aux morts de Gentioux-Pigerolles. Une enquête est ouverte et les commémorations de l'Armistice, programmées ce samedi matin, ont eu lieu malgré cet acte de vandalisme.
"Palestine Libre", pouvait-on lire, ce samedi matin, sur le Monument aux morts de Gentioux-Pigerolles qui célèbre cette année son centenaire.
La réaction des habitants dans ce reportage :
Ces tags ont été découverts par les agents municipaux vers 8 heures. La gendarmerie a immédiatement été alertée. Le drapeau palestinien a également été peint sur l'une des faces du monument.
Les forces de l'ordre étaient toujours sur place à 10h pour les premières constatations scientifiques après cette découverte, quelques heures avant les commémorations de l'armistice de 1918.
Ces dernières ont malgré tout été maintenues, comme prévu à 11h ce samedi matin.
"Je suis écœurée"
Les personnes venues pour la commémoration ont pu découvrir à leur tour le tag qui a suscité indignation et incompréhension.
Murielle Dallier, secrétaire du comité de la Creuse du mouvement de la paix, a ressenti une vive émotion en arrivant sur place "Je suis écœurée... Bien que je comprenne ce qu'il se passe sur Gaza. On appelle, nous aussi, à la fin des combats. Ce qui se passe là-bas est dramatique mais... est-ce qu''on a le droit de s'approprier ce monument ? Je ne sais pas quoi dire."
Des passants regrettent aussi : "Je trouve que c'est plutôt mal venu. Il y avait moyen de faire ça sur la route, ou d'avoir des banderoles à côté, mais ils pouvaient respecter le monument. Ce monument représente trop de chose pour mériter ça."
La préfète de la Creuse condamne avec force la nouvelle dégradation du monument aux morts de Gentioux-Pigerolles cette nuit. Cet acte odieux et stupide, commis le jour où nous rendons hommage à tous nos morts pour la France,est une insulte à nos valeurs républicaines.
— Préfète de la Creuse (@Prefet23) November 11, 2023
La préfecture de la Creuse précise dans un communiqué de presse : "Il est inacceptable, et pénalement répréhensible, de souiller la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, qui ont donné leur vie pour notre liberté et nos valeurs. De telles dégradations un 11 novembre, jour de recueillement national à la mémoire de nos morts, sont scandaleuses. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie nationale pour faire la lumière sur le ou les auteur(s) de ces faits."
Catherine Couturier, député LFI de la Creuse, condamne cet acte comme ceux survenus au mois de juillet : "Ils sont en décalage total avec toutes les valeurs et le symbole de ce monument qui porte notamment la notion de la paix."
Ce monument, où on peut lire l'inscription "Maudite soit la guerre", fait partie des monuments pacifistes les plus connus en France.
Deuxième dégradation en moins de six mois
Ce n'est pas la première fois que le monument est utilisé à des fins revendicatives. Il avait déjà fait l'objet de dégradations début juillet après le décès de Nahel et les émeutes urbaines dans toute la France. Le prénom de quatre jeunes tués dans le cadre d'interventions policières ces dernières années avaient été tagués : "Nahel, Adama, Zyed, Bouna". Les habitants de la Creuse s'étaient indignés. Les inscriptions avaient été effacées avant le passage du Tour de France.
Ce tag s'inscrit dans un contexte de tensions liées à la guerre entre le Hamas et Israël alors que des rassemblements pro-palestiniens sont organisés en Nouvelle-aquitaine et notamment à Bordeaux et Limoges. Certains rendez-vous ont été annulés par la préfecture du Pays Basque.
Cette dégradation survient également à la veille d'une marche contre l'antisémitisme partout en France, y compris à Limoges.
Récit : Sarah Boana et Emmanuel Denanot.