"Plus de 80 départs en deux ans et demi." Des anciens salariés du Leclerc de Guéret témoignent d'un enfer

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Reportage à Guéret de Frédéric Cano et Louis Claveau ©France 3 Limousin

Une enquête de France Bleu et La Montagne révèle une situation difficile pour les salariés de l'hypermarché Leclerc à Guéret. Le nouveau directeur, arrivé en 2020, aurait créé un climat délétère.

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Tout commence en avril 2020. Le nouveau directeur du centre commercial de Guéret prend ses fonctions. Quelques mois plus tard, les premières démissions tombent. 

 "On était bien, on travaillait comme il faut, raconte un salarié anonyme.  Et puis, il est arrivé. Un directeur sous pression, et qui nous a mis sous pression. On ne savait plus comment travailler. On pouvait essayer une façon de faire, ou deux, ou trois, ça n'allait jamais. On était toujours mauvais."

Rapidement, les conditions de travail se détériorent, selon ces témoignages. Les départs se multiplient : plus de 80 en deux ans et demi. 

"Un de mes collègues a démissionné. Ce fut le déclenchement d'une vague. Des personnes faisaient du bon travail, mais n'ont pas été récompensées à leur juste valeur. Tout ce qu'elles pouvaient faire était sujet à polémique, à critique. Très peu de satisfécit. On ne travaille pas pour cela, mais de temps en temps, un peu de reconnaissance fait du bien." 

De possibles conséquences judiciaires

Alertés, les services de la Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) mènent leur enquête. En cas de manquements avérés, les conséquences pour le patron pourraient être lourdes. 

"S'il y a un constat de dysfonctionnement, des suites administratives sont possibles : injonctions, mise en demeure, explique la directrice de la DDETSPP Emmanuelle Thill. Pour le judiciaire, cela peut être un procès-verbal, des relevés et constats d'infractions, transmis au procureur de la République."

Bien que sollicités, les syndicats n'ont pas la main. Absents de l'entreprise, ils se sentent impuissants pour aider les salariés.

Laurent Margueritat, secrétaire général de l'UD CGT Creuse, exprime ce sentiment : "Nous n'avons pas eu d'appel de salariés, mais de familles. Une maman. Elle n'a pas trop osé parler. Elle nous a dit que son fils travaille à Leclerc, et a demandé les moyens d'actions. Mais si les salariés ne sont pas organisés dans l'entreprise, on ne peut pas aller voir le patron en lui disant que la maman de l'un d'eux a raconté une situation non acceptable."

Deux procédures devant les prud'hommes ont été engagées par des salariés contre l'entreprise. Si la parole se libère, les dossiers pourraient se multiplier dans les prochains jours

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