Les préconisations de l'ARS sur les cyanobactéries font débat

Lorsqu'un taux anormalement élevé de cyanobactéries est détecté par l'Agence régionale de santé (ARS) dans un plan d'eau, la fermeture est conseillée . Mais les communes commencent à douter du bien-fondé des analyses et se refusent à interdire la baignade.

La législation sur les algues bleus est-elle adaptée ? C'est en tout cas la question que commencent à se poser plusieurs communes propriétaires de plans d'eau en Limousin. 

Les fortes températures relevées depuis le début de l'été 2018, favorisent la propagation des cyanobactéries dans les eaux des lacs et étangs. Les algues bleues ou cyanobactéries relâchent des toxines dangereuses pour la santé.

De nombreuses analyses sont régulièrement effectuées par l'Agence régionale de santé (ARS) pour déterminer ou non la présence de ce parasite. Lorsqu'elles sont détectées à raison de plus de 100 000 cellules par millilitre, l'agence conseille aux communes de fermer leur site. 

A Saint-Hilaire-les-Places, la ville charge même un organisme externe pour faire des contre-analyses. Et les résultats sont parfois étonnants. Un relevé effectué le 9 juillet 2018 à 10h30 est près de 4 fois moins important que le prélèvement de l'ARS à 13h30.

"Ce que je constate c'est lorsque j'ai un prélèvement ARS et que je travaille derrière avec deux contre-analystes, les écarts peuvent aller de 1 à 9", s'étonne Sylvie Vallade, maire de Saint-Hilaire-les-Places. Malgré les préconisations de l'ARS, une commune n'est pas dans l'obligation d'interdire la baignade. La décision finale revient à la préfecture

L'étang de Courtille par exemple avait été placé en niveau 2 par l'ARS le 20 juillet 2018 et poussé à la fermeture. Mais les plaisanciers ont de nouveau été autorisés par la mairie de Guéret à profiter du plan d'eau, et ce, contre l'avis de l'ARS.

Je suis allé me baigner, je n'ai pas senti la présence d'algues bleues, ça ne me gratte pas.

"A ce niveau de concentration, l'état de l'eau n'est plus compatible avec les pratiques de baignade", indique pourtant Valérie Godard, directrice de l'ARS en Creuse. Pour justifier de passer outre la recommandation, la mairie s'appuie sur la législation des autres régions françaises.

"Si le plan d'eau de Courtilles était situé dans la région Bourgogne-Franche-Comté, l'ARS ne nous demanderait de fermer, elle demanderait de faire ce qu'on fait actuellement, des recherches de toxines", assure Elodie Blanc directrice Générale des Services Mairie de Guéret. Un imbroglio qui laisse planer le doute sur la législation.  
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