Randonnée insolite. Sur les traces des vestiges de la ligne ferroviaire entre Saint-Sébastien et Guéret

En Creuse, les randonneurs peuvent monter sur les rails à pied, entre Saint-Sébastien et Guéret, l’ancienne ligne ferroviaire. Le tracé, tout de vert vêtu, est régulièrement emprunté sous l’égide du comité de défense de la gare de Saint-Sébastien. Ce dernier se bat depuis des années pour que le POLT – le train Paris Limoges Toulouse-continue de s’arrêter dans cette petite commune qui fut, en son temps, un important nœud ferroviaire.

À Saint-Sébastien, il y a des jours comme ça où l'ambiance est joyeuse devant la gare SNCF et des manifestants ne viennent pas pour bloquer les trains. Ce jour-là, le programme est à la randonnée, mais pas n’importe laquelle, celle qui emprunte l’ancienne voie ferroviaire entre Saint-Sébastien et Guéret.

Un pont tournant

Les randonneurs ont de belles surprises, chemin faisant, comme celui d'un pont tournant, utilisé pour les trains à vapeur. "Comme les trains faisaient des allers-retours sur la ligne Saint-Sébastien Guéret, eh bien, à chaque bout, il fallait retourner la locomotive. Donc, le rôle de ce pont tournant, c'était d'amener la locomotive sur ce pont et de la faire pivoter, pour qu'elle reparte dans l'autre sens", explique Bertrand Giraud, président du comité de défense de la gare de Saint-Sébastien.

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Cette ligne, d’un autre siècle, est défendue bec et ongles par Bertrand Giraud, qui n'en démord pas. La Ferroverte, de son nom de baptême, fait partie du patrimoine local. Il ne manque pas d’arguments la défendre "Il y avait quatorze voies, à la gare de Saint-Sébastien. C'est une gare très importante de transit, notamment les viandes et les pommes de terre qui venaient de Bussière-Dunoise (Creuse) qui était le plus grand centre de production, en France en 1914", détaille-t-il.

Une ligne sacrifiée

Les quarante-cinq kilomètres de voie ferrée et des ouvrages d’art remarquables font la joie des randonneurs. Plus loin dans le parcours, l'ancienne ligne s'enfonce dans la roche, laissant apparaître des vestiges du temps passé : des rails abandonnés qui rappellent que l'histoire s'est arrêtée net, un beau jour de 1952.

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"En 1952, cette ligne a fermé. Ce que l'on sait, c'est qu'elle a été "échangée". Avec la construction du barrage de Bort-les-Orgues (Dordogne), il y a une ligne qui a été noyée. Les élus ont demandé qu’on refasse une autre ligne, la SNCF a dit "d'accord," mais a demandé la fermeture de 150 kilomètres de ligne ailleurs. On fait partie des gens qui ont été sacrifiés", regrette Bertrand Giraud.

Aujourd’hui, en tout cas, la Saint-Sébastien Guéret s’offre une nouvelle ligne de vie qui fait rêver les amoureux du vert et du fer.