Ligne POLT. Un "train de la colère" en novembre si le ras-le-bol des usagers n'est pas entendu

Une session extraordinaire de l'association "Urgence Ligne POLT" se tenait ce samedi 25 mai. Élus et usagers accentuent la pression sur le ministre des Transports qui doit se rendre à Limoges le 11 juillet. Ceux-ci envisagent de constituer un "train de la colère" si leurs revendications ne sont pas entendues.

Le mois dernier, une locomotive tombait sur la tête des membres de l'association "Urgence Ligne POLT". D'une part, ils apprenaient un nouveau retard de livraison d'un an pour les futures rames Oxygène, censées remplacer le matériel roulant actuel arrivé en fin de course ; et d'autre part, SNCF Réseau informait de la fermeture prévue six mois durant de la ligne entre Orléans et Paris au deuxième semestre 2025 pour cause de travaux.

Qu'à cela ne tienne, un mois plus tard les revoilà en ordre de bataille. Un conseil d'administration extraordinaire s'est déroulé ce matin entre les murs de l'Hôtel de Ville de Limoges à l'issue de laquelle "Urgence Ligne POLT" a adressé une lettre ouverte au ministre délégué chargé des Transports, Patrice Vergriete, qui doit se rendre à Limoges le 11 juillet prochain pour participer à un groupe de travail.

Un ministre renvoyé à ses responsabilités

Une lettre au ton menaçant dont l'objectif est de "répéter au ministre qu'en matière de transports et d'aménagement du territoire, il y a une urgence prioritaire : c'est POLT et le Paris-Clermont, puisque les deux sont liés", déclare Emile-Roger Lombertie, le maire et de Limoges et vice-président de l'association.

Le mot de "responsabilité" revient souvent, accolé au nom du ministre. Il lui est demandé de faire respecter ses engagements à l'entreprise CAF, le constructeur des trains Oxygène. "Plus de moyens humains et matériels" sont réclamés.

"Jusqu'à présent, le ministre a botté en touche" affirme Jean-Claude Sandrier, le président d'Urgence Ligne POLT. "Quand il dit qu'il n'a pas de prise sur la société CAF, c'est faux. Il peut lui donner un certain nombre d'ordres et de missions à accomplir. Les pénalités de retard, ça existe."

Le maire de Limoges se montre plus clément envers l'actuel ministre et ancien maire de Dunkerque, mais tape, lui aussi du poing sur la table : "C'est un homme ouvert, chaleureux, sympathique... mais c'est aussi un ministre qui doit assumer les responsabilités de sa charge." Voilà qui est dit.

Fermeture de la ligne

Sur la fermeture en journée de la ligne entre Orléans et Paris pendant six mois de fin août 2025 à janvier 2026, le collectif enjoint SNCF Réseau et le ministre à trouver des solutions alternatives pour éviter ce scénario catastrophe : "Tous les élus disent que c'est invraisemblable et intenable. Que répond-il ? "On ne peut pas faire autrement." C'est faux ! Nous avons rencontré des cadres de SNCF Réseau et leur avons fait part d'un certain nombre de propositions" poursuit Jean-Claude Sandrier.

Parmi ces propositions, la mise en place de "contournements" ou de "détournements", des travaux de nuit comme cela se pratique déjà sur le tronçon Sud ou encore des plages de travaux réduites. Toutes ces hypothèses devraient être examinées à l'occasion de la venue de Patrick Vergriete le 11 juillet prochain. "Nous sommes dans une position de propositions et de demandes. Notre attitude est modérée, mais nous sommes dé-ter-mi-nés !" a lancé l'édile de Limoges, en insistant bien sur ce dernier mot.

Un "train de la colère" en novembre ?

Enfin, le collectif demande toujours une réduction de 50 % sur le prix des billets, jusqu'à l'arrivée des nouveaux trains. Un "devoir" de compensation, selon M. Sandrier.

L'association fixe également des objectifs pour les prochaines années : quatorze allers-retours quotidiens d'ici à la fin de la décennie (au lieu de onze dans le schéma-directeur actuel) et Paris-Limoges en 2 h 40.

Si ces revendications ne sont pas prises en compte, alors l'association envisage de constituer des "trains de la colère" au mois de novembre pour "emmener des usagers et des élus avec leurs écharpes à Paris pour dire que nous sommes des régions qui comptent", menace M. Sandrier. Une initiative qui, si elle a lieu, serait une première dans l'histoire de la mobilisation pour la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.

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