Un creusois devant la justice pour avoir cadenassé la gendarmerie d'Eymoutiers

Un creusois de 35 ans comparaissait ce 3 septembre 2015 devant le tribunal de grande instance de Guéret, soupçonné d'avoir, le 8 novembre 2014, cadenassé la gendarmerie d'Eymoutiers (Haute-Vienne). Une amende de 1000 euros avec sursis a été requise à son encontre. 

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L'audience s'est déroulée ce matin, 3 septembre 2015, au Tribunal de grande instance de Guéret. Devant le palais de justice, 150 à 200 personnes venues apporter leur soutien à ce jeune creusois, soupçonné d'avoir cadenassé la gendarmerie d'Eymoutiers (Haute-Vienne) le 8 novembre 2014. 
A cette époque, après la mort du militant écologiste Remi Fraisse à Sivens dans le Tarn, plusieurs rassemblements sont organisés et notamment en Limousin.

Une blague de potache ? 

A Eymoutiers (Haute-Vienne) ils sont une petite centaine à manifester pacifiquement dans les rues de la commune, le cortège arrive devant la gendarmerie et l'un des militants cadenasse l'entrée de la brigade. Comme le souligne Médiapart dans son enquête (abonnement), "les militaires, mis en cause dans l’affaire de Sivens, sont sur les dents", ils n'ont pas l'intention de se laisser faire.
Une enquête est alors ouverte, pour terrorisme par dégradation de bien et participation à un mouvement insurrectionnel. "Rien que ça" souligne la journaliste Louise Fessard dans son article publié le 26 août 2015 sur le site d'information d'Edwy Plenel. L'acte au départ commis dans un esprit bon enfant prend des proportions inattendues.

Tarnac n'est pas loin

Le prévenu est-il un activiste ? Les enquêteurs en sont convaincus. Pourquoi ? Parce que lorsqu'il est identifié, le jeune creusois se trouve en compagnie de … Julien Coupat et Gabrielle Hallez, deux militants de Tarnac (Corrèze) alors mis en examen,  accusés d'avoir saboté des lignes TGV en 2008. Pour les gendarmes, pas de doute, ils ont mis la main, au  Plateau de Millevaches, sur un groupuscule qui représente une menace.

Depuis la qualification de terrorisme a été abandonnée par la juge d'instruction dans l'affaire Tarnac (le parquet a fait appel), et les faits commis à Eymoutiers requalifiés en "entrave au mouvement de personnel ou de matériel militaire". Reste que pour Médiapart, comme pour le comité qui s'est créé en soutien au jeune creusois, les moyens mis en œuvre dans cette "petite" affaire étaient disproportionnés. 

Ce matin, à l'audience, le parquet a requis 1 000 euros d'amende avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 8 octobre 2015.
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