Le champion de tennis Henri Leconte était à Chénérailles dans la Creuse ce mercredi 25 août. Depuis 23 ans, il rend régulièrement visite au club de tennis qui a donné son nom à l'unique court en terre battue du département.
A Chénérailles, il y a deux courts de tennis. Le plus récent en synthétique est situé dans le centre de la commune, juste derrière le collège. C'est là qu'est implanté le club. Pour rejoindre l'autre court, il faut s'éloigner un peu, mais le détour vaut le déplacement.
Une vieille histoire
L'unique court en terre battue de la Creuse se trouve dans une forêt. Une ambiance buccolique pour les joueurs. Une atmosphère appréciée par celui qui lui a donné son nom, Henri Leconte, venu lui rendre visite ce mardi 25 août. Et ce n'est pas la première fois.
A peine sorti de sa voiture, Henri Leconte ouvre ses bras à Jean-Paul Lavédrine, celui par qui tout a commencé.
En 1998, Jean-Paul Lavédrine est président du club de tennis. Sur sa commune existe depuis une centaine d'années un vieux court en terre battue, que se partagent quelques notables.
Il les convainc de céder le court au club et convainc aussi la Fédération Française de Tennis de l'aider à financer sa rénovation pour en faire l'unique court en terre battue de la Creuse, qui est le seul département de France métropolitaine à en être dépourvu, alors que c'est la terre officielle des championnats de France.
Mais une fois le court rénové, il faut lui trouver un parrain. Et c'est là que la ténacité du président du club de tennis est une nouvelle fois payante, comme le raconte Henri Leconte "Jean-Paul n'a rien lâché, je me rappelle toujours quand il est venu à Roland Garros et qu'il m'a dit : écoute, voilà, je voudrais que tu viennes pour l'inauguration du club. Il vient une fois, deux fois, trois fois, dix fois, quinze fois. Au bout de la 15ème fois, je dis oké d'accord, je viens."
Henri Leconte raconte aussi comment il a appris par hasard qu'il venait inaugurer un court à son nom, alors qu'il pensait que c'était un club qui porterait son patronyme.
Le court Henri Leconte
Celui-là je l'adore, je l'aime
Le vainqueur de la coupe Davis de 1991 lie une relation particulière avec ce court qui est le premier à porter son nom.
Fidèle
Henri Leconte est resté un parrain fidèle. Il est revenu ce 25 août pour célébrer les 40 ans du club, comme il était venu pour les 20 ans, mais aussi à d'autres occasions, comme des tournois. "il apporte des cadeaux aux jeunes, et lui ne nous a jamais rien demandé.", indique Jean-Paul Lavédrine, aujourd'hui vice-président du club.
Et sa venue compte pour chacun des bénévoles. Comme une motivation, pour ne pas baisser les bras devant la charge de travail que demande l'entretien d'un court en terre battue.
Alors que dans des clubs plus importants des salariés s'en chargent, ici c'est l'affaire des bénévoles qui se sont formés à Roland Garros, et qui ne comptent pas leurs heures. "C'est parce qu'il vient nous voir, c'est parce qu'on a cette charge émotionnelle, que l'on a à coeur de maintenir le court en bon état".
La venue d'Henri Leconte motive les bénévoles, et ravit les joueurs. Les plus jeunes lui demandent un autographe.
Ceux qui sont un peu plus âgés se souviennent. Comme Luc. Il a 61 ans.
C'est la génération Leconte, Noah qui m'a fait aimé le tennis
Les clefs du court
Henri Leconte répond aux invitations du club, mais il est aussi tombé sous le charme de la Creuse et y séjourne en famille, pour des vacances ou de grandes occasions comme le nouvel an. Il a d'ailleurs passé la tempête de 1999 dans la Creuse, et n'est pas prêt de l'oublier!
Pour cette nouvelle visite, le club de tennis de Chénérailles lui a offert un service à couteaux de la Creuse, un gâteau creusois et ... les clefs de son court de tennis. Pour qu'il n'en perde jamais le chemin.