Le président national de la Fédération des parents d'élèves (FCPE) était en Creuse ce samedi 29 mai 2021, pour protester contre la fermeture d'une classe à La Celle-Dunoise, et plus largement pour défendre les écoles des petites communes rurales.
Depuis plusieurs années, la Creuse est en train de devenir l'emblême de ces zones rurales oubliées par les décideurs.
Afin de donner un éclairage national à la 5e journée de mobilisation contre la carte scolaire, le co-président de la FCPE, Rodrigo Arenas, a donc fait le déplacement en Creuse, pour manifester aux côtés des parents d'élèves de la Celle-Dunoise, petite commune de 540 habitants au nord de la Creuse.
Parents d'élèves, syndicats enseignants, mais aussi maires ruraux, élus de tous bords, y compris le sénateur Jean-Jacques Lozach... une centaine de personnes a manifesté devant la petite école ce samedi 29 mai.
Un seul enseignant dans l'école
A la rentrée prochaine, une classe - sur les quatre que compte le RPI qui regroupe les écoles de La Celle-Dunoise et Saint-Sulpice-le-Dunois - doit fermer, alors même que le nombre d'élèves ne diminue pas.
De quoi provoquer l'incompréhension des parents : "S'il n'y a plus qu'un enseignant sur le site de la Celle-Dunoise, avec 19 élèves, et deux enseignants à St Sulpice, cela va créer une rupture, un isolement pour l'enseignant. A terme on sait très bien que si une classe disparait aujourd'hui, dans quelques années ce sera l'école. Et une école qui disparait, c'est un village mort", déplore une maman.
Une mobilisation inédite contre la carte scolaire
A travers cette manifestation organisée à La Celle-Dunoise, c'est toute la ruralité qui monte au créneau. La Creuse en est à sa 5e journée de mobilisation contre la carte scolaire, un mouvement sans précédent qui a permis de sauver 4 postes, réussite inédite.
Mais pour le président de la FCPE, il faut lutter contre un mouvement de fond engagé depuis plusieurs années : "Nous sommes dans un problème global, structurel, car l'Education Nationale fait porter sur les petites communes ou les quartiers populaires l'idée qu'on ne veut pas sortir l'argent dont l'école a besoin. Et qui paye ? Ce sont les enseignants et les enfants, car on augmente les effectifs alors qu'il faudrait les réduire."
En Creuse, à la rentrée prochaine, 10 classes devraient fermer pour regonfler les effectifs des remplaçants.
Mais avec le départ à la retraite de 25 enseignants, les syndicats craignent que cela ne suffise pas : "On a de fortes craintes que des postes restent inoccupés ou occupés par des collègues contractuels. Ce n'est pas comme cela que l'on va permettre de garantir la réussite scolaire des élèves", argumente Luc Marquès, secrétaire départemental du Snuipp 23.
Les deux prochaines échéances concernant la carte scolaire sont fixées aux 8 et 22 juin. Parents d'élèves, enseignants et élus sauront alors si celle-ci est enterrinée ou ajustée.