Dix-sept étudiants de l'IEP de Grenoble, menacés par des sanctions disciplinaires après avoir accusé deux de leurs professeurs d'islamophobie, ont été relaxés, a indiqué le tribunal administratif de Clermont-Ferrand ce mardi 26 novembre.
Aucune sanction disciplinaire ne sera retenue contre des étudiants de l'Institut d'études politiques (IEP) de Grenoble, qui avaient accusé deux professeurs en 2021, a confirmé le tribunal administratif de Clermont-Ferrand ce mardi 26 novembre.
Sciences Po Grenoble s'était retrouvé au cœur d'une polémique nationale, qui avait débuté par un échange de mails véhéments entre deux de ses enseignants fin 2020, au sujet d'un débat intitulé "racisme, antisémitisme et islamophobie".
L'affaire s'était envenimée le 4 mars 2021, quand des étudiants avaient placardé à l'entrée de l'IEP des affichettes accusant nommément deux professeurs d'"islamophobie". Cette campagne avait été ensuite relayée sur les réseaux sociaux par des syndicats étudiants, dont l'Unef, classé à gauche.
Dans les limites de la "liberté d'expression"
Le gouvernement avait alors dénoncé la "mise en danger" des enseignants par ces étudiants. La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait réclamé des "sanctions". Des poursuites disciplinaires avaient été engagées à l'encontre de 17 étudiants. Mais la section disciplinaire de l'université de Clermont-Ferrand, où l'affaire avait été dépaysée, les avait relaxés en novembre 2021.
Le recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes avait saisi le tribunal administratif pour contester cette relaxe, mais cette juridiction vient de rejeter sa requête. Dans son jugement en date du 21 novembre, le tribunal estime qu'"au regard du ton et des termes utilisés, ces messages n'ont pas dépassé les limites de liberté d'expression des usagers à l'égard du fonctionnement de ce service public".
Il relève que ces accusations "n'ont pas été de nature à porter atteinte à l'ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l'institut d'études politiques Sciences Po Grenoble".