"J'ai des convictions claires, démocratiques, mais pas islamophobes", dit l'un des enseignants de Sciences-Po Grenoble

Deux enseignants de Sciences-Po Grenoble sont accusés d'islamophobie par un syndicat d'étudiants de l'établissement. L'un des deux professeurs visés, Klaus Kinzler, rejette ces accusations devant la caméra de France 3 Alpes.

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Sur le campus de Sciences-Po Grenoble des accusations ont été lancées par un syndicat étudiant, l'Union syndicale de l'IEP de Grenoble (USIEPG). Celui-ci estime que deux professeurs de l'IEP ont tenu des propos islamophobes lors de cours ou d'échanges avec des étudiants, comme nous l'expliquions le 6 mars dans un article complet sur notre site. Par ailleurs, le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, a ordonné, le 6 mars, une enquête pour "injure publique" suite au signalement par la direction de Sciences-Po Grenoble d'affiches apposées sur les murs de l'IEP et "visant nommément deux professeurs de l'établissement" en les accusant d'islamophobie. L'USIEPG affirme ne pas avoir de lien avec ces collages. 

"On a pas le droit de formuler des idées"

L'un des enseignants visés, le professeur Klaus Kinzler, a choisi de s'exprimer ce dimanche 7 mars devant la caméra de France 3 Alpes pour démentir toute discrimination envers l'Islam dans son enseignement ou dans les propos qu'il a pu tenir au cours d'échanges pédagogiques. 

"C'est très lourd nerveusement, mais je n'ai pas peur, a t-il confié sur le parvis de Sciences-Po. J'assume tout ce que je pense, ce que j'ai dit. J'ai des convictions simples, claires, démocratiques, mais pas islamophobes. Ce qui est gravissime, c'est qu'on n'a pas le droit de formuler des idées qui ne rentrent pas dans la doxa actuelle. J'ai commis un blasphème en quelque sorte en affirmant qu'il y a un débat dans les sciences sociales sur le terme d'islamophobie", affirme Klaus Kinzler.

 

"L'islamophobie, c'est un terme extrêmement flou"

Sur le fond des accusations, il estime n'avoir "jamais rien formulé quoi que ce soit de diffamatoire, ni d'islamophobe". Des élèves avaient dénoncé sa prise de position contre une journée consacrée au racisme, à l'antisémitisme et à l'islamophobie dans le cadre de la semaine de l'égalité qui se tenait du 30 novembre au 6 décembre 2020 sur le campus. "J'ai dit très clairement que je n'aimais pas qu'on organise dans un même intitulé une journée consacrée au racisme, à l'antisémitisme et à l'islamophobie. Cela m'a choqué. C'est un non-sens de mon point de vue, mais on peut avoir un autre avis. Mais le fait de remettre en question cet intitulé a provoqué une blessure chez les étudiants".  

Il précise sa pensée sur la raison pour laquelle il ne voulait pas mettre l'islamophobie sur le même plan que le racisme et l'antisémitisme. "L'islamophobie, c'est un terme extrêmement flou. Je suis contre toute forme de discrimination pour des gens qui pratiquent leur foi. Je défendrai toujours leur droit de pratiquer la religion dans la paix. Avec mon collègue, on s'exprime de manière très critique dans nos cours sur la forme actuelle de l'Islam, pas sur l'Islam en soi, mais sur le fondamentalisme qui a pris le pouvoir dans l'Islam actuel. Si cela nous est reproché comme de l'islamophobie, il y a de quoi se révolter", poursuit Klaus Kinzler. 

 

L'Unef Grenoble dénonce à son tour des propos islamophobes

Le syndicat étudiant de l'Unef Grenoble a réagi dimanche 7 mars à cette affaire en dénonçant, comme le syndicat de Sciences-Po Grenoble, des propos islamophobes. "En effet, à Sciences Po Grenoble, des propos que nous considérons islamophobes, racistes et réactionnaires ont été tenus par des enseignants. Et qu’il est de notre devoir de les dénoncer", affirme l'Unef dans un communiqué. Le syndicat étudiant cite notamment des propos écrits dans un mail par l'un des enseignants incriminés.

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