La maladie de Lyme reconnue comme professionnelle pour un technicien forestier creusois

La cour d’appel de Poitiers a reconnu qu’un technicien forestier creusois était atteint de la maladie de Lyme et qu’il s’agissait d’une affection professionnelle. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Mercredi 5 mai, la cour d’appel de Poitiers a tranché en faveur d’Eric Oden, un technicien forestier employé par la fédération de chasse de la Creuse. Avec le soutien de son employeur, il a bataillé pendant 7 ans pour faire reconnaître à la mutuelle sociale agricole (MSA) qu’il était atteint par la maladie de Lyme et qu’il avait contracté cette infection dans le cadre de sa profession. 

J’espère que si un jour je suis vraiment handicapé au point de ne plus pouvoir élever mes enfants, je pourrai être soutenu financièrement. Vu l'état dans lequel j’étais il y a quelques années, c’était très inquiétant. 

Eric Oden, technicien forestier 

Maladie difficile à diagnostiquer 

La maladie de Lyme est transmise par la piqure des tiques et se caractérise dans sa phase tertiaire par une extrême fatigue ou encore des douleurs articulaires ou de la fièvre. 

 

 

Une infection qui peut être difficile à diagnostiquer. Ce qui a été le cas avec Eric Oden. Les tests sérologiques n’ont pas permis de démontrer qu’il était atteint. Selon Philippe Meilhac, son avocat, “les organismes sociaux s’en tiennent à ces tests dont il est reconnu qu’ils ne sont pas fiables”. 

Sur la base de ces derniers, le technicien forestier a fait l’objet de deux expertises judiciaires qui ont conclu que “le caractère professionnel de la maladie ne pouvait être reconnu" et qu’il ne pouvait par conséquent pas être indemnisé. 

L’expertise du professeur Perronne 

La cour d’appel de Poitiers n’a au final pas suivi les conclusions des deux expertises judiciaires, mais celle du médecin qui a pris en charge Eric Oden. 

Le professeur Christian Perronne est un spécialiste reconnu de la maladie de Lyme. Ses travaux ont fait évoluer les recommandations de la Haute autorité de santé.  Selon lui, Eric Oden "présente à l'évidence un syndrome clinique caractéristique de la maladie de Lyme chronique après de multiples piqûres de tiques, avec un syndrome articulaire et arthalgies fluctuantes et migratrice touchant l'ensemble du corps. La migration des douleurs articulaires est extrêmement caractéristique de la maladie de Lyme".

Ce n’est pas parce que les organismes sociaux se fient  à ces tests inefficaces qu’il n’y a pas de possibilité et d’espoir pour les justiciables et pour les malades. 

Maître Philippe Meilhac, avocat d’Eric Oden 

 

Personnalité sulfureuse 

Le professeur Christian Perronne s’est néanmoins fait connaître ces dernières années pour avoir soutenu certaines thèses conspirationnistes. Selon le journal Paris match daté du 8 avril 2021, il attribue la maladie de Lyme à "la prolifération de tiques modifiés par un chercheur nazi réfugié aux Etats Unis."

Le médecin apparait aussi dans le documentaire complotiste Hold Up qui a fait le buzz il y a quelques mois sur les réseaux sociaux.  

Jugement définitif ?  

A moins d’un pourvoi en cassation où l’affaire pourrait être réexaminée sur la forme, le jugement de la cour d’appel de Poitiers pourrait faire jurisprudence.  

Quant à Eric Oden, il continue à être soigné par le professeur Perronne avec un traitement qui ne bénéficie d’aucune autorisation de mise sur le marché.

 

  

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information