Fiché S, Mohammed Al Ashram, entame une grève de la faim depuis lundi 18 novembre 2019. Soupçonné par les renseignements français d'avoir radicalisé des jeunes et même d'avoir été un des mentors d'un des terroristes du Bataclan depuis l'Alsace, il est assigné à résidence à La Souterraine (Creuse).
Mohammad el Ashram doit pointer chaque jour à la gendarmerie et cela dure depuis son assignation à résidence en 2015. Ce palestinien fiché S est soupçonné d'avoir prononcé des prêches fondamentalistes et radicalisé plusieurs jeunes.
D’abord à Parthenay puis Sauzé-Vaussais dans les Deux-Sèvres, cet homme d’une cinquantaine d’année a ensuite habité en Haute-Vienne puis ici, dans un hôtel de La Souterraine (Creuse) depuis mars 2018.
Chaque jour, il doit rester dans cet hôtel de 21h à 7h du matin. Une situation qu’il dénonce fortement en entamant depuis ce lundi 18 novembre 2019 une grève de la faim.
J’ai décidé cette grève de la faim parce-que je suis censé vivre en France pays de la liberté, de la démocratie, des droit de l’homme et je ne trouve rien de tout ça.
Amélie Chélly travaille à l’observatoire des radicalisations, cette sociologue spécialiste des islams politiques nous dévoile que l’homme est bien connu pour des faits de prêches haineux, pour avoir radicalisé une dizaine de jeunes. Il aurait été l’un des mentors de Foued Mohamed Aggad, l’un des tueurs de l’attentat du bataclan, le 13 novembre 2015 et serait relié à une branche wahhabite strasbourgeoise de l’Etat islamique mais le cinquantenaire nie toutes ces accusations.
Selon lui, les services de renseignements français lui auraient proposé du travail il y a quelques années et son refus les pousseraient à se venger.
Tout ceci n’est qu’invention. Ils m’ont obligé à m’enfermer dans un bâtiment parce que je n’ai pas travaillé avec eux et si je faisais des prêches haineux, pourquoi ne suis pas allé en Syrie moi-même ?
L'homme reconnaît avoir prêché plusieurs fois en Alsace pour remplacer des imams absents. De son côté, le maire de La Souterraine envisage d'hospitaliser Mohammad al Ashram si sa grève de la faim continue. En attendant l'individu reste suspecté et assigné à résidence.