Parents, enseignants, lycéens, collégiens et étudiants se sont réunis, lundi 13 septembre 2021, devant la cité scolaire Raymond Loewy à La Souterraine (Creuse), pour dénoncer la dégradation des locaux et le manque de moyens qui impactent élèves et enseignants.
"Une école pas un camping", "On ne tient plus","Ecole publique sans fric", "Locaux dégradés, Raymond dégoutés" : les pancartes donne le ton de la mobilisation qui s’est déroulée ce lundi 13 septembre au matin devant la cité scolaire Raymond Loewy à La Souterraine (Creuse). Parents, élèves, enseignants et même des élus locaux sont venus dénoncer, d’une même voix, les conditions d’accueil des élèves et de travail des enseignants, devenus déplorables.
"Quand vous vous baladez dans les locaux du collège, vous avez des endroits où il y a des vitres qui tiennent avec du scotch par exemple. La situation c’est qu’on a eu une technicienne qui s’occupe de faire le ménage dans l’ensemble du bâtiment, toute seule, avec la nécessité d’appliquer le protocole sanitaire, déplore une enseignante. C’est des choses comme ça qui peuvent sembler être des détails mais mis bout à bout, c’est une situation où on se dit qu'on est un peu négligé par les collectivités de tutelles. On est un peu loin, peut-être, de Bordeaux ou de Limoges."
Les collectivités de tutelles sont pointées du doigt par les manifestants puisque la particularité de cette cité scolaire, qui accueille plus d’un millier d’élèves de la classe de sixième au master 1, c’est qu’elle est gérée à la fois par la région et par le département qui se renvoient la balle.
Des travaux en urgence
Pourtant, cela fait plus de 15 ans que de gros travaux de restructuration sont prévus et un budget pour des travaux a été voté à hauteur de 15 millions d’euros. Mais aujourd’hui, il y a urgence pour Etienne Lejeune, maire de La Souterraine et conseiller régional présent à la mobilisation : "Il y a des travaux qui ne peuvent pas attendre quelques mois et qui doivent se faire rapidement. La région et le département doivent faire des travaux sans attendre la restructuration." Selon cet élu, certaines parties de la cité scolaire doivent être sécurisées en urgence. Le collectif "Raymond en galère" a publié sur sa page Facebook, une vidéo où défilent les images des locaux dégradés.
La cité Raymond Loewy réunit le plus gros pôle de Design de Nouvelle-Aquitaine et aujourd’hui ses professeurs et ses étudiants craignent que cela entache cette réputation durement acquise. "Je suis fière de faire partie de cette cité scolaire mais aujourd’hui la région ne met pas les moyens, souffle une étudiante en master 1 en art appliqué. Cela a des conséquences sur nos conditions physiques : en hiver il fait froid dans les salles et trop chaud en été. Des élèves ont dû payer leurs impressions, acheter leur matériel, alors que ça devrait être payé par l’établissement, on est obligés de ramener le nôtre."
Fortement mobilisés lundi, les manifestants espèrent une amélioration de leurs conditions de vie dans leurs établissements.
De son côté, la Région, qui débloque 10 millions d'euros pour les travaux, annonce qu'ils démarreront en début d'année 2022. Elle indique également qu'elle soumettra au vote, lors de son prochain plan pluriannuel en février 2022, le déblocage de 7.5 millions d'euros supplémentaires pour ces travaux.