VIDÉO. Sécheresse : apprendre à stocker l'eau de pluie dans son jardin

Le CPIE du Pays Creusois (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement) organisait ce samedi 24 juin en Creuse, un atelier grand public pour apprendre à stocker et infiltrer les eaux pluviales. Un enjeu stratégique face aux changements climatiques et à la sécheresse.

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Depuis le 13 juin, les trois quarts du département de la Creuse sont en alerte sécheresse... Il n'y est notamment plus possible d'arroser jardins et potagers entre 8h et 20h... Face à ces restrictions, qui sont de plus en plus fréquentes et précoces, il faut trouver des solutions.

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Alors que les trois quarts du département de la Creuse sont en alerte sécheresse depuis le 13 juin, le CPIE Pays Creusois organisait un atelier grand public pour sensibiliser à la nécessité de stocker l'eau de pluie. ©Martial Codet-Boisse et Capucine Laulanet

Démonstration chez un précurseur

Un atelier de stockage et d'infiltration des eaux pluviales était organisé ce samedi matin à Saint-Léger-le-Guérétois. Il s'est tenu chez un particulier, un peu précurseur.
Depuis 2011, il a installé pas moins de cinq récupérateurs d'eau de pluie sur sa propriété, qui lui permettent d'alimenter deux bassins. Il a également converti une ancienne fosse septique en bassin enterré. De quoi répondre à tous ses besoins d'arrosage et de nettoyage sur son terrain de 7 000 m², qui compte une cinquantaine d'arbres fruitiers (pêchers, pommiers et poiriers).

"J'ai surélevé de 30 centimètres les récupérateurs d'eau, et rien qu'avec la gravité, je peux alimenter mes pêchers. L'eau me sert aussi pour laver mon tracteur tondeuse, les outils, les bottes. Ça me suffit amplement. Pour tout ça, je n'utilise plus d'eau potable", explique André Aublanc.

L'eau précieuse

Une douzaine de participants a assisté à cet atelier, à l'affût d'astuces pour faire face à la sécheresse et ses restrictions répétitives. "L'eau, de nos jours, c'est comme de l'or", lance Stéphanie Chevalier, l'une des participantes, "Chez moi, j'ai déjà un récupérateur d'eau, mais là, j'ai vu plein de petits trucs pour garder cette richesse".

Stéphane Rozet est agriculteur à Saint-Vaury. Sur son exploitation, il surveille son bilan carbone, travaille en traction animale, n'utilise pas la tondeuse, fauche à la main. Mais pour l'eau, il a du mal à trouver la solution miracle : "On fait beaucoup de paillage, on récupère l'eau des toitures, on essaie d'arroser au minimum. Mais on subit comme tout le monde. Il faut penser à l'avenir, anticiper le réchauffement climatique".

La Creuse vulnérable

La Creuse fait partie des départements particulièrement vulnérables face à la sécheresse. "On est en tête de bassin versant. L'eau de pluie tombe en Creuse, mais elle part avec les rivières. Et on n'a pas de nappe phréatique, car le sol est granitique", explique Anaëlle Tavernier, chargée de mission au CPIE des Pays Creusois, "Selon les projections, on aura toujours la même quantité d'eau en Creuse, mais répartie différemment au cours de l'année. Avant, le printemps et l'automne étaient les deux saisons pluvieuses. Aujourd'hui, on tend vers une homogénéïsation avec un seul gros pic d'eau à une période de l'année. Des pluies plus fortes, orageuses, qui ne permettent pas d'infiltrer les sols de façon efficace".

D'où la nécessité d'apprendre à stocker cette eau qui tombe du ciel, trop précieuse désormais pour la laisser disparaître.

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