Eric Jeansannetas, Sénateur de la Creuse, a été chargé d'un rapport spécial sur la généralisation du Service National Universel. Il est très critique sur le sujet.

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Lors de ses derniers vœux aux Français, le 31 décembre 2022, Emmanuel Macron a annoncé la généralisation d’un Service National Universel (SNU) par ces mots : « Je poserai dans les toutes prochaines semaines, mois, les premiers jalons d’un Service National Universel. Nous aurons à lancer les aménagements nécessaires à nos institutions et à notre vie publique et citoyenne. »

C’est dans ce cadre qu’Eric Jeansannetas, sénateur socialiste de la Creuse, a été chargé d’un rapport sénatorial sur le sujet. Dans ce dernier, il se montre très critique sur le sujet, et doute de la mise en place rapide d’une nouvelle obligation civique pour l’ensemble des jeunes de toute une génération.

Le retard des annonces est sans doute lié au contexte que nous vivons actuellement. Il est sans doute difficile d’annoncer à une jeunesse mobilisée sur la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3, qu’elle va devoir s’engager dans le SNU.

Eric Jeansannetas, Sénateur (PS) de la Creuse

Le SNU, c’est quoi ?

L’expérimentation du Service national Universel a été lancée en 2019, sous l’impulsion du Président de la République. L’idée était de permettre à des jeunes issus de milieux différents de se rencontrer, comme au temps du service militaire.

Le SNU se déroule en trois phases. Les deux premières sont obligatoires et la 3ᵉ facultative :

Phase 1 : un séjour de cohésion de deux semaines en centre d’hébergement.

Phase 2 : une mission d’intérêt général de 12 jours consécutifs ou 84 heures réparties au cours de l’année.

Phase 3 : un engagement de 3 mois minimum dans un dispositif de volontariat existant tel que le service civique.

En 2023, l’objectif fixé par le gouvernement est que 64 000 jeunes participent au séjour de cohésion.

 

2 scénarios possibles

Le gouvernement envisage la généralisation du SNU pour toute une génération de 800 000 jeunes selon deux scénarios : sur le temps scolaire, ou hors temps scolaire.

C’est l’hypothèse d’un SNU qui se déroulerait sur le temps scolaire qui semble privilégiée, puisqu’elle demanderait beaucoup moins de moyens.

Reste que l’absence des élèves pendant deux semaines risque de poser des problèmes, d’autant qu’ils devraient rattraper les cours perdus.

Eric Jeansannetas précise que le gouvernement n’a, pour l’heure, pas opté pour le premier ou le second scénario : « nous ne pourrons dire si le SNU est financièrement viable que lorsque l’un ou l’autre aura été choisi ».

Il est cependant plus que probable que la création d’une administration à part entière sera nécessaire, ce qui permettra de créer de nombreux emplois : « On pérennisera, sur l’année, des emplois dans la filière animation avec des jeunes qui ont par exemple le BAFA ».

Au lourd budget du SNU, il faudra ajouter la problématique du transport qui risque de peser lourd dans le financement : « L’intérêt de l’expérience républicaine réside aussi dans le fait de découvrir un nouveau lieu avec des jeunes issus d’autres milieux. Le mélange et la mixité sociale apportent au collectif »

 

Obligation civique

L’expérimentation du SNU est, sans conteste, une réussite pour le sénateur creusois : « J’ai pu constater lors de mes visites sur le terrain que tous les jeunes volontaires étaient très motivés et faisaient preuve de cohésion. Mais beaucoup d’entre eux sont issus de familles de corps en uniforme comme les militaires et les pompiers. Quand on aura un public plus large, ce sera bien différent. »

Eric Jeansannetas pose cependant la question de l’acceptabilité d’une nouvelle obligation civique : " Engagement et obligatoire sont deux notions antagonistes. Et il ne faudrait pas faire croire ou penser qu’une classe d’âge est moins engagée que la génération précédente. Or, nos jeunes gens sont très sensibilisés et engagés dans les associations, ou l’environnement. Sachons reconnaitre l’engagement."

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