Vallière (23) : à 70 ans, la pharmacienne voudrait prendre sa retraite

Difficile équation pour la pharmacienne de Vallière, commune de 700 habitants dans le sud de la Creuse. La septuagénaire aspire à prendre sa retraite, mais s'y refuse tant qu'elle n'aura pas trouvé de successeur. Sans reprise, la pharmacie fermera définitivement.

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Depuis 43 ans, Danielle Mazeaud accueille les clients de sa pharmacie de Vallière. Mais la nouveauté, c'est cette affichette, accrochée derrière le comptoir "Contrairement aux rumeurs internet, la pharmacie ne fermera pas dans les prochains mois et je n'ai pas dit que je prenais ma retraite. Pour l'instant, je cherche un repreneur."

A la recherche d'un repreneur depuis 7 ans

Car oui, la pharmacienne partirait bien à la retraite. Elle a 70 ans. Mais ne trouve personne pour lui succéder, alors qu'elle cherche un repreneur depuis 7 ans !   "J'aimerais profiter de mes enfants et de mes petits enfants", explique-t-elle. 

Aucune candidature durant toutes ces années. Alors Danielle Mazeaud continue. Car ce qu'elle ne veut surtout pas, c'est la fermeture définitive de l'officine. C'est ce qui arrivera si elle ne trouve personne.  "Il n'y aura plus de pharmacie à Vallière et pas de possibilité d'en recréer une. Parce que la densité de population n'est pas assez importante par rapport aux normes."

Vers la fermeture définitive ? 

Cette perspective inquiète les habitants. La pharmacie la plus proche est à 15 kilomètres "Si on n'a plus de pharmacie, comment on va faire pour les médicaments ? On va pas prendre un taxi et aller à Aubusson. C'est épouvantable."

Les habitants de Vallière, ne sont pas au bout de leurs inquiétudes. Le médecin pourrait lui aussi quitter la commune.

On va avoir quoi ici ? Personne ne vient dans les campagnes

Un habitant de Vallière

On peut entendre ces habitants dans le reportage suivant, dans lequel s'expriment aussi Danielle Mazeaud, la pharmacienne et Valérie Bertin, la maire de Vallière. 

Le reportage est signé Robin Spiquel, Louis Claveau et Mary Bernhard

Un équilibre fragile

Pourtant la commune compte encore de nombreux services. Mais la perte de la pharmacie et peut-être aussi du médecin pourrait avoir de lourdes conséquences. C'est le constat de la maire de Vallière, Valérie Bertin "la fermeture de la pharmacie serait vraiment préjudiciable pour les habitants en terme de service, c'est un équilibre fragile, pour tout le commerce du village."

Pour maintenir ce service, la mairie s'engage à accompagner les professionnels de santé pour leur installation sur la commune. 

Les fermetures de pharmacies dans la Creuse

Des pharmacies dans la Creuse ont récemment fermé leurs portes, définitivement. L'une des deux officines de Felletin, également dans le sud du département a baissé le rideau il y a un mois. Elle avait ouvert en 1942. 

Mainsat, dans l'est du département, commune de près de 600 habitants a perdu son officine fin septembre 2021, revendue à celle d'Auzances. 

Suite à la fermeture de cette pharmacie centenaire, le sénateur Jean-Jacques Lozach s'est adressé devant son assemblée au ministre de la santé Olivier Véran, sur les modalités de fermeture et de cession des pharmacies et sur les répercussions de ces fermetures dans les territoires ruraux. 

Ces dernières années dans la Creuse, les pharmacies de Soumans et de Châtelus-le-Marcheix ont aussi fermé, portant à 57 le nombre d'officines dans le département. 

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