Ils viennent de toute la France et font partie de l'élite de l'armée de terre française : les commandos. 450 militaires dont 130 commandos sont actuellement en exercice en Creuse.
Ce mercredi matin, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne... Les tirs d'artillerie préviennent de l'arrivée des soldats. Il n'est pas encore 8 h, l'assaut est lancé. Sur les hauteurs de la Courtine, la neige a tout recouvert. Une colonne de soldats s'avance. Petites taches sombres qui s'agitent sur fond blanc.
Les missions en "semi-urbain"
La scène pourrait être très bucolique s'il n'y avait pas toutes ces nuisances sonores. Le début de l'exercice est en effet marqué par une fusillade particulièrement soutenue.
Pas à pas, les 70 militaires avancent pour gagner du terrain avec un objectif : prendre le village ennemi. Le fameux village factice du camp de la Courtine, composé de 110 fausses maisons, est, une nouvelle fois, le théâtre de cet exercice. Ce contexte semi-urbain est particulièrement difficile à appréhender pour les soldats. Perchés sur un toit-terrasse, les gradés observent.
"Après la phase d'entrée qui est la plus brutale, on rentre dans une phase qui est un peu plus méthodique de conquête des maisons les unes après les autres.", explique Ludovic Pinon, commandant de la deuxième brigade blindée de Strasbourg
Une question de stratégie
Pour cette unité de l'armée de terre, l'entraînement vise à améliorer les techniques de renseignement et de stratégie pour agir en amont des autres brigades dans des conditions extrêmes.
"C'est un exercice qui dure plus de 96 heures qui s'est mené dans des conditions très exigeantes de météo, de charge. Chaque équipier a un sac à dos avec 40 kilos de vivres pour pouvoir évoluer en autonomie" confie encore Ludovic Pinon.
L'opération est organisée chaque année depuis 2020. Si elle n'est pas liée au contexte géopolitique actuel, elle permet de préparer les soldats sur un terrain réel.
"L'actualité nous montre qu'il y a un certain nombre de savoirs-faire sur lesquels on doit progresser. En particulier aider les unités lourdes, les blindés mécanisés à préparer leur engagement. Ça nécessite des actions très complexes et longues de renseignement, d'acquisition d'objectifs, qui sont faites par des petites équipes. C'est ce que nous travaillons aujourd'hui", explique Valentin Seiler, commandant des centres d'entrainement de l'armée de terre.
Grâce à ces dix jours d'entraînement, les brigades seront mieux formées. Une réunion sera organisée ce jeudi 26 janvier afin de finaliser l'exercice, et d'en tirer des enseignements pour l'avenir.