VIDÉO. Tornade de Pontarion : à l'heure de la paperasse

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Désormais, les sinistrés de Pontarion vont devoir s'armer de patience pour obtenir les indemnisations des assurances et réaliser les travaux nécessaires.
10 jours après la tornade qui a causé de gros dégâts en Creuse dans la commune de Pontarion et aux alentours, les débris continuent d’être nettoyés. Après le choc et les réparations de fortune, les sinistrés entrent désormais dans une deuxième phase : celle du temps administratif et des dossiers d’assurance. ©Camille Chignac et Louis Claveau - France 3 Limousin

10 jours après la tornade qui a causé de gros dégâts en Creuse dans la commune de Pontarion et aux alentours, les débris continuent d’être nettoyés. Après le choc et les réparations de fortune, les sinistrés entrent désormais dans une deuxième phase : celle du temps administratif et des dossiers d’assurance.

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Ce lundi matin, quatre gros conteneurs remplis de débris en tous genres viennent de quitter le bourg sur des semi-remorques. D’autres, sont en cours de remplissage avant d’être évacués. Peu à peu Pontarion se déleste de ses gravats, après le passage de la tornade, mais, de restes de tuiles écrasées en toitures bâchées, les stigmates de l'événement climatique exceptionnel sont toujours bien visibles.

Dans son « laboratoire », Rémi Fleurat réalise ses pesées de farine pour le lendemain. Le jeune boulanger de la commune a subi des dégâts de plusieurs sortes : une vitrine explosée, une infiltration d’eau dans son arrière-boutique, et plusieurs pans de tôles envolées sur le toit de son entrepôt. Des réparations temporaires ont été effectuées rapidement dans les jours qui ont suivi le passage de la tornade. Désormais, l’artisan attend le passage de l’expert pour chiffrer les travaux, mais il sait pertinemment qu’il faudra prendre son mal en patience.

 

« On se doute qu’on en aura pour un petit moment, l’expert n’est pas passé mais il y a tellement de dossiers sur le secteur…. »

Rémi Fleurat, artisan boulanger de Pontarion 

Déjà soulagé d’être « hors d’eau », Rémi Fleurat sait que le chantier de sa toiture pourra prendre encore plus de temps, car les tôles de l’ancien garage qu’il occupe sont amiantées et qu’une seule entreprise en Creuse traite ces matériaux. En fonction des montants proposés par son assurance, il décidera ou non de remplacer entièrement ce toit.

36 agriculteurs sinistrés

Bernard Couffy, lui, n’a quasiment plus de toit… sur son hangar agricole. Cet éleveur de Thauron, à quelques kilomètres de Pontarion, a déjà mis de côté une partie de son fourrage, qui a pris l’eau, pour le donner immédiatement avant qu’il ne soit impropre à la consommation. Pour le reste, il en a bâché une partie, mais s’inquiète surtout de sa future récolte.

 

« Vers le 8, 9 juin, je vais commencer mes foins. C’est dans moins de 3 mois, je ne sais pas comment je vais faire, où je vais stocker mon foin. Ça m’inquiète. »

Bernard Couffy, éleveur à Thauron

Autre motif d’inquiétude : toutes les petites branches d’arbres, de résineux notamment, qui ont atterri dans ces champs, et qui, si elles ne sont pas enlevées, peuvent former des corps étrangers dangereux pour son bétail dans le futur fourrage. « Je ne sais pas comment je vais nettoyer tout ça. », déplore l’agriculteur. Sur la prise en charge, Bernard Couffy a apprécié la présence de son assureur sur son exploitation au lendemain du site. « Mon assureur m’a dit que j’étais bien assuré donc je vais lui faire confiance. Je ne sais pas, on verra ce qui va se passer quand on aura fait toutes les démarches », sourit l'éleveur. 

Un courrier au ministre de l'Agriculture

Faire confiance à sa compagnie d’assurance, ce n’est pas suffisant pour la FDSEA. Le syndicat agricole a rédigé une lettre à l’adresse du ministère de l’Agriculture. Comme Bernard Couffy, 35 autres exploitants agricoles ont subi des sinistres le 9 mars dernier, alors, dans son courrier, Christian Arvis, le président creusois de la FDSEA, demande de l’aide à l’État. D’abord, en souhaitant l’obtention de dérogations sur les conditionnalités de la PAC, car certaines haies ou bosquets détruits, font que les exploitations n’ont plus les critères requis pour toucher les subventions européennes. Ensuite, pour réclamer la reconnaissance de catastrophe naturelle.

 

« D’être répertorié catastrophe naturelle, fera qu’au niveau de la PAC, on pourra quand même agir, car ça sera reconnu comme un cas de force majeure. Ça permet aussi, d’aller chercher une enveloppe pour perte de fonds sur les fourrages. »

Christian Arvis, président de la FDSEA Creuse

"Un deuxième souffle"

La demande de reconnaissance de catastrophe naturelle sera faite dans quelques jours par le maire de Pontarion, Jean-Claude Moreau. De son côté, l’édile a également enclenché les dossiers d’assurance pour les bâtiments communaux touchés et pour deux édifices classés : l’église et le château. Le maire s’est également assuré que tous les propriétaires sinistrés avaient bien entamé leurs démarches.

 

« C’est un peu comme un deuxième souffle. Il y a énormément de dossiers, de réunions, de choses engagées dans plusieurs domaines. Il faut tout remettre en place mais on va y arriver. »

Jean-Claude Moreau, maire (SE) de Pontarion

Des élus aux agriculteurs, en passant par les habitants, tous s’arment de patience, pour évacuer, pas à pas, les débris, les casse-têtes administratifs et ce mauvais souvenir.

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