À Paris, le salon de l'agriculture bat son plein avant de fermer ses portes ce dimanche soir. Parmi les spécialités creusoises qui y sont présentées : la fleur de cannabidiol et des produits à base de CBD.
Parmi les spécialités creusoises, on connaissait la fondue et le gâteau creusois. Il faut désormais compter avec une autre production locale : le CBD, la substance non psychotrope du cannabidiol.
La ferme de Pigerolles s'est lancée dans cette production il y a quatre ans. Après moultes rebondissements, ses produits dérivés (infusions, cosmétiques, huiles...) peuvent désormais être commercialisés et présentés pour la première fois au salon de l'agriculture.
"C'est une vraie concrétisation du travail qu'on a mené depuis des années pour faire vivre notre filière. Il y a un an, il était impensable d'être au salon de l'agriculture. La loi ne nous le permettait pas", rappelle Jérémy Gaillard, co-gérant de la Ferme de Pigerolles.
Faire de la pédagogie
Mais pour les visiteurs du salon qui se laissent tenter par une infusion au CBD à base de réglisse par exemple, certains préjugés sont encore présents. "Ça me surprend, mais bon, pourquoi pas...Ce n'est pas forcément une drogue...", lâche une visiteuse.
Alors, inlassablement, Jérémy Gaillard fait de la pédagogie : "Dans le chanvre, au départ, il y a une molécule : le CBG. Au fur et à mesure de la croissance de la plante, ça va se transformer en d'autres molécules, comme le THC qu'on trouve dans la marijuana, et le CBD", explique-t-il.
Une filière attractive
La filière, qui se structure petit à petit, fait des émules. Albin et Louis, deux jeunes diplômés en agronomie, songent eux-aussi à se lancer. Ils profitent de la présence de la Ferme de Pigerolles au salon pour se renseigner.
"C'est une filière nouvelle. C'est une plante qui a beaucoup d'intérêt économique, notamment dans des rotations, et c'est un système racinaire puissant. C'est une plante d'avenir, qui a plein de débouchés", affirme, confiant, l'un des deux jeunes.
Deux producteurs normands sont également présents au salon, dont Clotaire Rilliet, chanvrier dans l'Orne, qui partage lui-aussi son expérience : "Le chemin est encore long pour arriver à avoir une vraie filière structurée. On aimerait faire notre propre génétique, nos propre plantes avec leur typicité terroir."
À ce jour, 20 000 hectares sont consacrés à la culture de chanvre en France. Un chiffre qui a été multiplié par 3 en 10 ans.