EDF Énergies Renouvelables renonce à son projet d'implantation d'une quarantaine d'éoliennes dans le sud-ouest creusois, autour de Saint-Pierre-Bellevue. En cause : la découverte, sur ce territoire, de la présence d'une espèce rare de chauves-souris : la Grande Noctule.
Comme pour chaque projet éolien, la communauté de communes Creuse Sud-Ouest a été le théâtre d'affrontements entre les pros et les anti. Les habitants espèrent qu'avec la décision d'EDF, l'apaisement va revenir après plusieurs années de tensions.
Un conseil municipal divisé
À la mairie de Saint-Pierre-Bellevue, l'une des communes concernées par le projet d'implantation, le conseil municipal a voté contre, mais les avis étaient partagés entre les élus. Jean-Louis Binette, 2e adjoint, agriculteur, était plutôt pour, mais il s'est rangé à l'avis de la majorité "Je respecte le vote, c'est comme ça, la démocratie est là..."
Et pourtant, ce n'est pas le vote négatif de la commune qui a sonné le glas du projet éolien, mais bien la découverte, en 2021, d'une espèce rare de chauves-souris sur le site : la Grande Noctule.
C'est bien cet argument qui a fait reculer EDF, porteur du projet.
Même si les opposants réunis dans l’association VITHEC (Vivre tranquille et heureux en Creuse), eux, ont les leurs : "Je n'y crois pas. Ça a une rentabilité ridicule. C'est dit "énergie propre", alors que le bilan carbone est catastrophique pour les éoliennes, au même titre que pour les panneaux photovoltaïques. C'est pas la solution !", affirme Jean-Claude Chapeymond.
Une pancarte pour dire "oui"
À Vidaillat, autre village de la communauté de communes, on affiche son désaccord... aux opposants. Près d'une pancarte anti-éolien, une autre banderole a été installée, sur laquelle on peut lire "Oui aux éoliennes. Bravo. 20/20"
Nicolas Lebas, adjoint au maire de Vidaillat, la revendique : "Tous ces gens qui mettent des banderoles ne veulent pas de l'éolien, du photovoltaïque, du nucléaire... Mais ils sont bien contents, en rentrant chez eux, d'avoir de la lumière... Alors, nous, on a mis une pancarte Oui !"
Les communes du territoire restent, aujourd'hui encore, partagées, entre celles qui voient dans l'éolien une source possible d'énergie et de revenu, et celles qui guettent déjà avec inquiétude l'arrivée de nouveaux projets.