Au programme de la visite d'Emmanuel Macron en Creuse pas d'étape prévue du côté des salariés du sous-traitant automobile LSI de La Souterraine. Les salariés de l'ex-usine GM&S se sont déplacés à Aubusson, comme les autres manifestants, ils ont été refoulés par les forces de l'ordre.
Ils sont "le caillou dans la chaussure du Président", ce sont leurs termes. Les ex-salariés de l'usine GM&S, démantelée en 2017, en laissant 153 salariés sur le carreau et devenue LS Industrie, auraient voulu, à nouveau, rencontrer Emmanuel Macron.
Une délégation d'une quinzaine d'entre eux ont tout de même décidé de faire le déplacement à Aubusson pour tenter de croiser le Président de la République à Aubusson, dernière étape de son déplacement en Creuse, où il doit remettre le grade suprême de grand croix dans l'ordre de la légion d'honneur à l'ancien ministre André Chandernagor.
Les manifestants bloqués par les forces de l'ordre
Sur place, ils ont trouvé les forces de l'ordre, déployées en nombre autour de la Cité de la Tapisserie, bloquant tous les accès. Le groupe a été rejoint sur place par d'autres manifestants, d'anciens cheminots de la Souterraine, mais également des représentants des hôpitaux de Limoges ou de Guéret, des syndicalistes de l'Education nationale. Dans ce rassemblement, des participants brandissaient aussi des pancartes contre la vaccination.
A 18h30, les forces de l'ordre ont commencé à faire refluer la cinquantaine de manifestants du Pont Neuf en direction de la rue principale d'Aubusson, en demandant la dispersion de la manifestation.
Les ex-GM&S et le Président, une histoire tumultueuse
Pour les salariés CGT de LS Industry de La Souterraine en Creuse, cette visite présidentielle ressemble "à une nouvelle opération de communication de la majorité pour les élections présidentielles et législatives".
Tous se demandent, en se faisant peu d'illusion, si leur situation va au moins être évoquée lors de ce déplacement présidentiel. En décembre 2021, les salariés faisaient état de la rumeur de nouveau dépôt de bilan du sous-traitant automobile. Une rumeur démentie par le PDG Alain Martineau mais l'inquiétude demeure chez les salariés. "Est-ce-que la proposition de loi sur les relations donneurs d'ordres sous-traitants territoire va aboutir ?"
"Mais le président va-t-il accepter de rencontrer ceux qui 'il qualifiait de fouteurs de bordel ?" s'interrogent les salariés et ex-salariés.
Lors de deux précédents déplacements en Limousin, l'avenir de l'usine sostranienne avait été évoqué par Emmanuel Macron, donnant lieu à chaque fois à des "petites phrases" cinglantes sur "ceux qui foutent le bordel", au lieu de "trouver du boulot", le président précisant une autre fois n'être pas le "père-Noël".
Cette fois - pour le moment - pas de rencontre, de clash ou de phrase, petite ou grande : circulez, il n'y a rien à voir.