Au mois de décembre 2015, l’Insee a livré les résultats de son étude sur les formes de précarité selon les territoires. Selon l’Insee, certains territoires du Limousin sont plus touchés que d’autres par la pauvreté.
La pauvreté ne touche pas notre région partout de la même manière. C’est ce que montre une étude de l’Insee sur le Limousin, publiée en décembre 2015. Ces études sont assez longues à mener, et les derniers chiffres de l’étude datent de 2012. A cette époque, 15,4% des Limousins vivaient en dessous du seuil de pauvreté.
La pauvreté dépend avant tout du profil des individus, jeunes ou âgés, avec ou sans emploi, avec ou sans enfants. Mais des tendances se révèlent selon les territoires. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, comme les revenus, l’accès aux équipements et aux services, la distance à parcourir pour aller au travail. Tous ces éléments peuvent être un vecteur de précarité.
Les villes condensent la pauvreté
La plupart des villes de la région sont dans le rouge question pauvreté. Elles sont là où les trentenaires en situation de précarité sont les plus présents. Bien qu’elles soient des centres d’activité, le taux d’emploi y est plus faible.
Les familles monoparentales citadines sont plus souvent en dessous du seuil de pauvreté. C’est le cas dans les villes de Limoges (87), Bellac (87), La Souterraine (23) ou Aubusson (23).
A Aubusson, 1 personne sur 6 en âge de travailler est à la recherche d'un emploi. Dans les bassins d’Eymoutiers, les travailleurs sont souvent à temps partiel. Ils parcourent également un plus long trajet.
A l’inverse, les zones périurbaines sont celles qui s’en sortent le mieux. Plus épargnées que les centres, elles ont de forts taux d’emploi, et sont peu exposées à la précarité. Les revenus ont augmenté dans la deuxième couronne de Limoges et de Brive-la-Gaillarde.
Néanmoins, la pauvreté est moins marquée chez les personnes âgées quand elles résident en ville.
L’étude montre également que le revenu moyen au sein de la ville a augmenté lors de ces dernières années.
Les zones rurales touchées également
Si la pauvreté est moins fréquente aux alentours de la ville, elle le redevient lorsqu'on arrive dans les espaces ruraux.Les personnes âgées sont d’autant plus pauvres qu’elles sont éloignées des villes.
La distance entre le domicile et le lieu de travail est une aussi une forme de précarité. Elle est sensible notamment autour de Limoges.
La précarité est plus forte dans le sud de la Creuse et le nord de la Haute-Vienne
Globalement, c’est dans le sud de la Creuse et dans le nord de la Haute-Vienne que la pauvreté est la plus intense en dehors des villes.
Ce sont des zones où le taux d’emploi est plus faible ou plus précaire. Les CDI et les temps complets y sont plus rares.
De plus, la Creuse est le département où les revenus sont les plus faibles : 1 salarié sur 4 percevait un salaire bas (inférieur à 60% du salaire médian national) en 2010.
Les couples avec enfants sont plus pauvres dans les environs de Bourganeuf (23), d’Eymoutiers (87) et d’Auzances (23).
La Corrèze est le département de la région qui s’en sort le mieux. Les plus faibles revenus ont augmenté dans les territoires ruraux. La ville de Tulle est la plus épargnée.
En conclusion, le rapport précise que les inégalités entre les territoires limousins se sont accrues depuis 2007. Certains territoires cumulent les fragilités. L’éloignement de l’emploi et des services s’ajoute aux salaires faibles. Le nord de la Haute-Vienne, le nord de la Corrèze et le sud de la Creuse sont les territoires les plus éloignés des équipements et des services.