Des militants anti-corrida ont comparu lundi devant le Tribunal correctionnel de Dax (Landes) pour des manifestations, émaillées de violences pour certaines, à l'occasion de spectacles taurins dans les Landes en 2013. le procès a été ajourné au 22 septembre.
Le procès, précédé d'un rassemblement d'environ 50 opposants à la corrida, sous forte surveillance policière, a été ajourné au 22 septembre, la défense ayant soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce qui définit une "manifestation".Le tribunal a préféré attendre que soit tranchée une QPC similaire, prochainement examinée par la Cour de cassation et qui met en cause l'article 439-1 du Code pénal, sur les mêmes motifs que ceux soulevés lundi par les prévenus.
Cet article punit de six mois de prison et 7.500 euros d'amende le fait d'avoir organisé une manifestation sur la voie publique n'ayant pas fait l'objet d'une déclaration préalable dans les conditions fixées par la loi.
Cette QPC avait été soulevée devant le Tribunal correctionnel de Paris par les avocats de trois manifestants anti-Hollande, interpellés fin novembre au Trocadéro avec des banderoles hostiles au chef de l'Etat. Le tribunal avait alors transmis la QPC à la Cour de cassation, qui doit décider de transmettre ou non au Conseil constitutionnel.
Les manifestations anti-corridas
Les faits examinés lundi s'étaient produits lors de deux manifestations, les 24 août et 24 novembre 2013, à Rion-des-Landes.Au total, huit militants de la cause animale étaient renvoyés. Cinq pour organisation illégale d'une manifestation, entrave à la liberté du travail et mise en danger de la vie d'autrui pour les événements du 24 août, où des échauffourées avec les forces de l'ordre avaient fait huit blessés parmi les manifestants.
Les trois autres, renvoyés pour la manifestation de novembre, sont poursuivis pour organisation illégale d'une manifestation.
Parmi les prévenus figurent Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, et Jean-Pierre Garrigues, président du Comité radicalement anti-corrida (Crac). Ce dernier était aussi poursuivi pour avoir injurié des spectateurs de la corrida d'août, faits pour lesquels il a écopé de 300 euros d'amende. Il devra aussi verser 50 euros de dommages et intérêts à chacune des quatorze parties civiles.
"Je vais faire appel de cette décision qui ne va pas entamer notre détermination", a-t-il dit à sa sortie du tribunal, alors que les anti-corridas criaient "Basta
corrida!"
Le 18 novembre, quelques jours avant la manifestation du 24, un incendie criminel avait endommagé deux portes et une partie de la toiture des arènes de Rion-des-Landes, sans que ses auteurs puissent être identifiés.