Plusieurs mineurs corréziens ont vu leur séjour linguistique par le Covid-19. Un cas contact chez un Français ayant été détecté, ils ont tous été considérés par l'état maltais comme cas contacts et confinés dans des conditions difficiles. À 2.500 km de leurs enfants, les parents montent au créneau.
Ils étaient à Malte pour apprendre l'anglais. Ils se retrouvent aujourd'hui confinés, à l'isolement pendant 14 jours, à 2.500 kilomètres de leurs familles. "Nous avons laissé nos enfants en toute confiance, nous avons tous pris l'assurance Covid, assurance rapatriement, nous pensions nos enfants totalement protégés. Aujourd'hui, on nous dit que l'assurance ne fonctionne pas dans notre cas", explique Aurélie Alliot, dont l'enfant était bloqué à Malte il y a encore quelques jours.
Depuis une semaine, les cas de Covid-19 explosent à Malte. Cette recrudescence contraint les cas contacts à un isolement strict de 14 jours. Ainsi, une centaine de jeunes Européens venus pour un séjour linguistique, sont bloqués sur l'île, les écoles étant fermées. "Quand nous avons vu sur une chaîne info que les écoles étaient fermées à Malte, nous avons été surpris de ne pas être épaulés par l'organisme".
Initialement, ces séjours linguistiques devaient permettre à ces collégiens d'apprendre l'anglais avec des cours d'une demi journée et des activités le reste du temps.
Les parents des jeunes bloqués à Malte déplorent un manque de prise en charge, de soins et d'informations de la part de l'organisme responsable du voyage, Education First. Aris, 12 ans, est parti pour un séjour du 8 au 28 juillet 2021.
Nous ne voulons pas que nos jeunes soient dans une situation potentiellement dangereuse. Ils ont entre 12 et 13 ans et ne sont pas autonomes dans un pays étranger qui ne parle pas leur langue.
Il n'est pas cas contact, ni positif au virus, mais l'organisme EF lui impose de rester dans sa chambre d'hôtel, pendant la quatorzaine. "il n'est pas libre du choix de ses activités. Il assiste aux cours prévus par le voyage sur son téléphone en visioconférence. Nous lui avons également demandé de nous envoyer ses repas en photo, ce sont des petits sachets déposés devant la porte, une bouteille d'eau et un fruit, le strict minimum de ce que l'on peut avoir dans un hôtel", confie la maman du jeune garçon.
Des parents laissés sans réponse de l'organisateur
Sans nouvelles de l'organisateur, ces parents sont dépités et inquiets. Car à 2.500 km de là, à Malte, certains enfants et adolescents inscrits dans ce même organisme de séjours linguistiques sont tombés malades et se retrouvent isolés dans le pays,"les enfants malades ne sont pas aidés médicalement, aucun médecin ne vient les voir, ils n'ont même pas de thermomètre", déplore Aurélie Alliot.
Face à une colère grandissante, cette maman et d'autres parents ont créé un collectif. Il compte déjà 126 membres et reçoit divers témoignages de parents et d'enfants concernés. Aurélie Alliot avait pressenti la situation et avait demandé à son fils de rentrer en France quelques jours avant l'annonce de la quarantaine en passant par l'ambassade de France à Malte. Aujourd'hui, avec d'autres membres du groupe, elle vient en aide aux parents laissés sans réponse, "nous leur expliquons comment nos enfants ont pu rentrer. La vraie priorité, c'est de rapatrier les enfants".
Les enfants encore sur place ont été placés dans des hôtels ou des familles d'accueil, selon le choix des parents. Pour leur garantir une sécurité supplémentaire, les parents du collectif ont contacté des associations et habitants maltais. "Ils assistent et nourrissent les enfants car ils ne sont pas vraiment nourris sur place", confie Aurélie Alliot.
Une quatorzaine pour respecter législation maltaise
Contacté par nos confrères de France 3 national, l'organisme Education First en charge du voyage confie : "nous essayons juste de faire au mieux, d'appliquer les règles, de souligner toutes les questions des parents, l'état de fait, c'est que vous avez des étudiants cas contacts ou positifs au coronavirus".
Après avoir contacté l'ambassade de France à Malte, le consulat et le Quai d'Orsay, les parents ignorent encore le nombre d'enfants restés sur place. Ils envisagent de porter plainte contre l'organisateur de séjour.