Déconfinement : pourquoi ne pas profiter du plan vélo pour se remettre en selle ?

Un coup de pouce de 50€ pour faire réparer sa bicyclette. A l'heure du déconfinement, le gouvernement multiplie les mesures pour inciter les Français à utiliser le vélo dans leurs déplacements quotidiens. Dans certaines villes comme Limoges, il faudra changer de braquet...

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Pour se remettre en selle, le gouvernement a annoncé fin avril 50 € d'aide pour faire réparer son vélo d'occasion. En tout, un plan de 20 millions d'euros mis sur la table par le ministère de la Transition écologique et solidaire pour prendre en charge les réparations, les places de stationnement temporaire ainsi que les formations.

Nous voulons que cette période fasse franchir une étape dans la culture vélo, que la bicyclette soit la petite reine du déconfinement en quelque sorte. (Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique)

Une décision du gouvernement qui fait suite à la verbalisation de cyclistes par les forces de l'ordre pendant le confinement. La Fédération des Usagers de la Bicyclette avait saisi et obtenu gain de cause du Conseil d'Etat pour que la pratique du vélo puisse se poursuivre sur tout le territoire.

A Paris, Toulouse, Lille et dans d'autres villes de France, des pistes cyclables provisoires ont été aménagées pour favoriser les mobilités douces à l'heure du déconfinement. 
 

Une zone à 20km/h à Limoges 


A Limoges, la municipalité met en place, à partir du 18 mai, une zone-test à mobilité plus douce, à 20 km/h, pour garantir la sécurité des piétons dans l'hyper-centre .

La ville a également annoncé le lancement, avec l'agglomération, d'une étude sur le développement de pistes cyclables sur les axes nord-sud et est-ouest.

Nous sommes en train d'étudier la possibilité d'aménagements temporaires sur ces 2 axes qui traverseraient Limoges. Identifier et créer d'ici quelques semaines, sur les chaussées actuelles, des couloirs pour les vélos. (Jacques Migozzi, vice-président de Limoges-Métropole)
 

Peut mieux faire...

 
 
L'association limougeaude Véli-Vélo qui revendique plus de 300 adhérents a envoyé pendant le confinement une lettre restée sans réponse à Limoges et à la Communauté Urbaine, demandant :
  • Passer de manière temporaire la ville en zone à 30 km/h
  • Création d'une piste cyclable et cheminement piéton sur les axes à 2X2 voies et 2 voies en sens unique
  • Limiter l'accès des véhicules à moteur dans les zones à forte densité de piétons
  • Itinéraires cyclables pour les élèves rejoignant leurs établissements scolaires
  • Autoriser l'ensemble des couloirs de bus aux vélos

On trouve que c'est dommage, cela fait un mois que l'on parle d'améliorer temporairement la ville et rien n'a été fait. Ces aménagements auraient pu être faits pendant le confinement. C'était facile, comme l'on fait certaines villes, de faire du marquage au sol alors qu'aucune voiture ne circulait. ( Jérôme Fraisse, président de l'association Véli-Vélo)

Une critique d'un manque de pistes cyclables qui a pris ces derniers jours un tournant politique alors que se profilent de nouvelles élections municipales à la rentrée. On retrouve ces revendications dans un communiqué d'EELV et Génération S de ce 10 mai :

Communiqué EELV et Génération S "mobilité douce"

C'est une vraie galère pour faire du vélo à Limoges. Ce confinement, c'était l'occasion rêvée de faire bouger les choses. Piétonniser le centre-ville pour favoriser la distanciation, créer des axes cyclables, permettre aux vélos de circuler sur les lignes de bus...Tout cela était réalisable à peu de frais. (Bernard Drobenko, Génération S, candidat au 1er tour des élections municipales de Limoges en mars 2020)

Il est vrai que Limoges traîne depuis de nombreuses années en queue de classement des villes où il fait bon se déplacer à vélo.

La Communauté Urbaine de Limoges métropole, dont dépend la compétence de la voirie, reconnaît que d'autres municipalités telles Grenoble, Paris ou Toulouse ont pris un temps d'avance mais ne désespère pas de rattraper son retard :

Les axes traversant nord-sud et est-ouest vont servir d'expérimentation et si c'est concluant, ces cheminements cyclables pourraient être pérennisés en 2024/2025. (Jacques Migozzi, vice-président de Limoges-Métropole)

Faire cohabiter piétons, voitures et cyclistes sur une même chaussée nécessite de faire des choix pour laisser plus de place aux mobilités douces.

Actuellement, la part du vélo dans les 20 communes de l'agglomération de Limoges est de 1%, Limoges-Métropole souhaiterait atteindre 4% dans les 10 années à venir. 
 

Et le coup de pouce de 50 € ?

 

L'association "A bicyclette" regroupe plus de 200 adhérents. Elle restaure et vend près de 100 vélos chaque année sans compter celles et ceux qui réparent eux-mêmes leur deux-roues. 

On a déjà 8 vélos que les gens veulent acheter en bénéficiant du plan "coup de pouce" de 50 € mis en place par le gouvernement mais on n'est pas sûr d'y participer, c'est un fonctionnement trop lourd à gérer, très compliqué à mettre en place. (Laurent Hollecou, membre d'"A bicyclette")

Une association qui reconnaît cependant que les récentes mesures gouvernementales devraient permettre de mieux considérer le vélo, dans des villes ou jusqu'à présent il n'avait pas sa place.
 

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