Les dérogations accordées aux chasseurs durant le confinement sont-elles bien suivies ?

Les chasseurs bénéficient de dérogations pendant le confinement pour réguler le gros gibier. Une activité indispensable aux agriculteurs, assurent-ils. Pourtant, certains riverains de zones de chasse, notamment en Gironde, s'interrogent sur l'application des consignes préfectorales.

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C'est, avec la fermeture des librairies, un des sujets du confinement : les dérogations acccordées aux chasseurs.
En effet, ces derniers bénéficient désormais d'autorisations sur certains types de chasse : la chasse au grand gibier est autorisée, à savoir les sangliers, cerfs, chevreuils et daims.
En revanche, les activités de chasse dite de "loisirs", sans impact sur la régulation du gibier, sont strictement interdites.

Les associations de défense de l'environnement, dont la LPO ont rapidement exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux.
 

Interrogations dans la population

Au-delà des militants écologistes, une partie de la population s'interroge sur ces dérogations, alors que les promenades en forêt ou activités telles que la cueillette des champignons ne sont autorisées que dans la limite d'une heure par jour et dans un rayon d'un kilomètre autour de son domicile

Habitant d'une petite commune de l'Entre-deux-Mers, Jean-Paul entend régulièrement les tirs des chasseurs. "Ce n'est pas vraiment boisé par chez moi. Il n'y a pas de grandes forêts, ce sont surtout des vignes. Ça ne correspond pas à l'habitat principal du gros gibier, précise-t-il.
Pourtant, quand j'entends le nombre de tirs, ça ressemble plus à des chasseurs qui veulent attraper du gibier à plume que du gros gibier".

"Ça pète de partout autour de chez moi"

Le Girondin assure que les chasseurs sortent parfois une heure avant le lever du soleil ou une heure après la tombée de la nuit. "Sans être un spécialiste, ça ne me parait pas être l'idéal pour organiser des battues : on n'y voit rien !" Autant de de points qui l'amènent à "avoir des doutes". "Je me demande s'ils respectent bien les autorisations préfectorales".

Jean-Paul n'est pas le seul à s'interroger : sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes girondins rapportent entendre un grand nombre de coups de fusil. "Ça pète de partout autour de chez moi, les chasseurs s'en donnent à coeur joie. On n'ose même plus aller se promener un peu alors que nous avons la chance de pouvoir le faire", s'émeut ainsi une internaute sur le groupe Wanted community Bordeaux.

"Les consignes sont respectées"

Des suspicions balayées par Henri Sabarot, président de la fédération de la chasse en Gironde, qui avance une explication aux nombres de tirs entendus par les riverains des zones de chasse : "Je ne pense pas qu'il y ait des personnes qui ne respectent pas les règles. En revanche, c'est sûr qu'en général, les chasseurs ne tirent pas la bête du premier coup. La préfecture impose des déclarations et a mis en place des consignes de sécurité très strictes, et elles sont respectées", assure-t-il.

Le patron des chasseurs de Gironde rappelle notamment la nécessité de réguler le gros gibier, afin d'éviter qu'il ne détruise des parcelles agricoles. "Le mois de novembre est propice à ces actions. Et il faut savoir que lorsqu'il y a des dégâts commis par les animaux dans les parcelles, ce sont les chasseurs qui doivent indemniser les agriculteurs", rappelle-t-il.
 

Cinq-cents sangliers par week-end en Dordogne

Une situation que l'on retrouve en Dordogne, où la chasse au sanglier est autorisée et même indispensable estime Gérard Arvieux, le président du groupement cynégétique du Périgord vert. Le chasseur assure répondre à une demande pressante du monde agricole.
" Il faut savoir qu'au niveau du département, on prélève entre 400 et 500 sangliers par week-end. Si nous devions passer un mois sans prélever de sanglier, ce serait une catastrophe."  

Ici le reportage de France 3 Périgords sur la chasse autorisée pour réguler les populations de sangliers > 
 
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