À Mauzé, la rivière Le Mignon à sec et pourtant la bassine se remplit

La préfète des Deux-Sèvres a donné son accord pour le remplissage de la "bassine" de Mauzé. Mais, la rivière Le Mignon ne coule quasiment plus. L'association Nature Environnement 17 a alors écrit à la préfète.

Alors qu'un accord a été donné par la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, pour commencer à remplir la "bassine" de Mauzé-le-Mignon, l'association Nature Environnement 17 a constaté que la rivière Le Mignon était à sec par endroit. L'association a donc écrit à la préfète pour l'informer de l'état de la rivière.

Des conditions de remplissage à réviser selon l'association

L'arrêt préfectoral, en date du 23 octobre 2017, autorise la construction et l'exploitation de 19 réserves de substitution par la société coopérative anonyme de l'eau des Deux-Sèvres. Dans ce cadre-là, des conditions de remplissage des réserves sont prévues, avec, en particulier, pour la réserve SEV17, un seuil de remplissage en décembre fixé à 10.98 mètres au piézomètre de Renay.

L'association de protection de l'environnement a profité de la lettre, pour demander à la préfète "de réviser les conditions de remplissage de la réserve de substitution SEV17. En attendant le retour à un bon état des milieux naturels, les prélèvements doivent être interdits."

Le niveau des nappes phréatiques atteint 11 mètres

Pour que la rivière puisse être remplie, le niveau des nappes phréatiques doit atteindre 11 mètres. Ce niveau a été franchi le 8 décembre 2022. Mais, l'association écologiste a constaté, sur le terrain, que la rivière ne coulait pas à certains endroits. Qu'elle se trouvait même parfois à sec, comme à Mauzé. "Le débit constaté à l’entrée du Marais Poitevin était proche de zéro", précise l'association dans un communiqué, ce qui l'empêche d'être alimenté.

"La rivière est pompée alors qu'il n'y a pas d'eau et qu'elle n'a même pas encore eu le temps de tomber", précise Marie Bomare, juriste dans l'association.

Revoir les conditions de remplissage

Selon Marie Bomare, "les conditions de remplissage ne correspondent pas à la réalité", le seuil étant fixé trop bas. "Actuellement, la situation des milieux nous donne raison puisque l’arrêté autorise les remplissages avec une ressource qui n’est pas reconstituée et des conditions défavorables pour les milieux naturels", affirme le communiqué de presse. 

Le communiqué se termine ainsi :"Il est urgent de réviser l’arrêté d’autorisation qui permet des prélèvements alors que la ressource n’est pas reconstituée. Dans l’attente d’un retour du bon état des milieux aquatiques et de nappes pleines qui alimenteraient des rivières avec un débit significatif permettant la vie de la faune aquatique et le bon fonctionnement du marais, les prélèvements pour le remplissage de la SEV17 doivent être interdits".

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