Le camion pédagogique du ministère de l'Agriculture a fait une halte à Surgères, en Charente-Maritime. Objectif : faire découvrir aux élèves et aux visiteurs la palette des métiers du vivant et du monde agricole.
"Et c’est reparti, marche avant. Tu prends le large et tu te places." Mathys est concentré, il écoute les consignes de l'animatrice, mais rien n'y fera. Son tracteur finira planté dans une botte de foin. "Accident général", plaisante l'animatrice. "C'est pas du tout facile", se défend le jeune collégien de 3ᵉ en descendant du simulateur de conduite du tracteur. En réalité, Mathys est là pour apprendre, bien sûr, mais surtout pour tester et mettre un premier pas dans le monde agricole. Avec le reste de sa classe du collège de Surgères (Charente-Maritime), ils sont venus passer une heure et demie dans ce grand camion aux couleurs rouges inratables.
20 000 élèves ont déjà visité le camion
Piloté par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le projet "L'aventure du vivant" sillonne les routes de France à chaque rentrée pour informer sur les métiers du vivant et du monde agricole. À la rentrée 2023, le camion enregistrait, depuis sa création, 68 étapes et plus de 59 000 visiteurs dont 20 000 élèves.
Le camion « #LAventureDuVivant : le Tour » reprend sa traversée de la France pour vous faire découvrir la diversité des métiers et des formations du vivant 🌱🚚 Plus de 200 métiers avec un emploi sont à la clé ! Pour ne manquer aucune date ⤵ https://t.co/PFLnfxMfRZ
— Ministère Agriculture et Souveraineté alimentaire (@Agri_Gouv) November 7, 2023
Dans le semi-remorque tout aménagé, les visiteurs trouvent des écrans tactiles, simulateurs ainsi que des casques de réalité virtuelle. Pour Alexis Gache, l'un des animateurs du camion, ces outils numériques permettent de rendre l'enseignement plus ludique et accessible. "Le simulateur est notre outil phare, car il permet de délier les langues. Ils sont beaucoup plus détendus après l'exercice, et ça nous permet de parler plus facilement avec eux."
Et ça semble plaire aux jeunes. Si Mathys, le collégien de 15 ans, n'envisage, pour le moment, pas d'être au volant d'un de ces gros engins agricoles, il salue le format. "C'est quand même beaucoup plus sympa que d'écouter une conférence."
Et côté découverte des métiers du vivant, il y a du travail. Dans la classe de Véronique Conor, enseignante en Sciences et Vie de la Terre, aucun élève ne semble aujourd'hui se destiner à un métier agricole. Pour elle, l'explication est simple. "Dans leurs familles, il n'y a pas forcément de lien avec l'agriculture donc ce n'est pas naturel pour eux de se tourner vers ces métiers. C'est la méconnaissance du milieu qui fait qu'il n'y a pas d'attrait au départ." D'où l'utilité de ce genre d'activité, juge-t-elle.
En quête de la nouvelle génération du secteur
C'est le cas de deux jeunes filles qui, en scrollant sur les tablettes, ont découvert un nouveau métier auquel elles n'avaient pas pensé : l'art-thérapie. "Dans l'enseignement agricole, on a plus de 150 formations qui représentent 200 métiers, explique Alexis Gache, l'animateur. Il y en a pour tous les goûts, ce n'est pas que le métier d'agriculteur. Ce peut être dans l'agro-alimentaire, le commerce-conseil ou la protection de la biodiversité. C'est très large, il faut casser les clichés."
Renouveler la main d'œuvre est vitale pour le secteur vieillissant, surtout en agriculture pure et dure. Aujourd'hui, la moitié des exploitants doit partir en retraite dans les dix ans à venir.