Hommage à Samuel Paty : le poids des mots au collège Voltaire d'Airvault

À la veille de l’anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty, le collège Voltaire à Airvault rend hommage, vendredi 15 octobre, à ce professeur d’histoire-géographie, assassiné pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

L'hommage à Samuel Paty a lieu ce vendredi dans les écoles de France. Le ministère de l'Éducation nationale a tenu à organiser une journée spéciale pour lui rendre hommage, mais n’a pas donné de consignes. À Airvault, c'est l'occasion d'organiser un temps de recueillement, d'échanges et de débats avec les élèves. 

La rectrice d'académie, Bénédicte Robert, s'est rendue sur place à 15h30. Son arrivée a été de la visite de l'exposition réalisée par les élèves du collège et de CM2 de l'école Ernest Perochon sur la liberté d'expression.

Les élèves ont travaillé toute la semaine sur des travaux sur la tolérance, la laicité et le vivre ensemble. Des mots lourds de sens comme "acceptation", "vertu", "écouter", choisis soigneusement par les collégiens ont été inscrits sur les fenêtres de l’établissement.

Tous les élèves de l'établissement et les CM2 ont été invités à donner leurs mots autour de la notion de laicité et de tolérance. "Nous avons récupéré ces mots et ils ont été exposés sur les vitres extérieures et sur le préau", explique Laurence Juin, principale du collège Voltaire d'Airvault.

Que ces mots-là restent non pas uniquement le temps de l’hommage mais en amont et en aval, qu’on vive avec ces mots, laïcité, tolérance, communication, valeur, vertu, paix, construire ensemble.

Laurence Juin, principale du collège Voltaire.

Ils ont aussi travaillé sur des citations sur la tolérance : Gandhi, Voltaire ou encore Françoise Dolto, textes qui seront lus en amont de la minute de silence qui a eu lieu à 16h10.

L'établissement rend hommage sous différentes formes à ce professeur d'histoire-géographie, tué le 16 octobre 2020 par arme blanche puis décapité par  un terroriste tchétchène peu après être sorti de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. 

Dans la lignée de cet hommage national, Olivier Falorni, député de la Charente-Maritime a émis l’idée de donner le nom de Samuel Paty à un établissement dans chaque département. Une proposition soutenue par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale.

Assassiné pour avoir enseigné

Dix jours avant, le lundi 5 octobre 2020, Samuel Paty, 47 ans, montre deux caricatures de Mahomet issues du journal satirique Charlie Hebdo lors d'un cours d'enseignement moral et civique sur la liberté d'expression, ce qui provoque la colère du père d'une collégienne, Brahim Chnina (pourtant non présente ce jour-là).

Exclue du collège à cause de problèmes disciplinaires sans lien avec les caricatures, la jeune fille raconte à son père que son exclusion est due à la diffusion des caricatures et qu’elle s’est sentie choquée par celle-ci. Son père publie alors un message sur Facebook contre l’enseignant d'histoire-géographie. Il va ensuite rencontrer la principale du collège du Bois-d’Aulne, accompagné d'Abdelhakim Sefrioui. Cet homme de 61 ans, radicalisé prédicateur, fiché S et suivi par le renseignement.

Le lendemain, il porte plainte contre Samuel Paty pour "diffusion d'images pornographiques". Samuel Paty, quant à lui, porte plainte pour "diffamation". Nous sommes le 8 octobre 2020. 

Le 12 octobre, Abdelhakim Sefrioui publie une vidéo sur Youtube exigeant le renvoi du professeur. Selon le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, les deux hommes ont lancé une fatwa contre Samuel Paty. 

Quatre jours après, le 16 octobre 2020, Samuel Paty est assassiné par Abdoullah Anzorov, un jeune de 18 ans d’origine tchétchène. Ce dernier meurt sous les balles de la police, à Éragny, une commune voisine de Conflans-Sainte-Honorine.

 

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