“Il faut que ces gens payent” : des syndicats agricoles vont porter plainte après les dégradations à Mauzé-sur-le-Mignon

La retenue d’eau de substitution de Mauzé-sur-le-Mignon a été fortement endommagée en marge de la manifestation des “anti-bassines”, samedi 6 novembre. Au lendemain des heurts, les syndicats agricoles condamnent les dégradations et annoncent saisir la justice.

C’est inadmissible, il faut que ces gens payent”. Aux abords de la retenue d’eau de Mauzé-sur-le-Mignon, Thierry Boucard, président de l’Association syndicale autorisée d’irrigation des Roches constate avec désolation les traces des dégradations survenues la veille, lors de la manifestation organisée par plusieurs opposants au projet de construction de retenues d’eau. “C’est honteux de faire des saccages comme ça”, condamne le syndicaliste, qui entend désormais “réfléchir aux solutions que l’on peut trouver” et annonce que des syndicats agricoles vont porter plainte pour "dégradations volontaires". 

Entre 400 et 500 000 euros de dégâts

Qu’on ne soit pas d’accord c’est une chose, mais qu'on dégrade du matériel c’en est une autre", déclare de son côté Pierre-Clément Casagrande, représentant du syndicat des Jeunes Agriculteurs, qui se dit "dégoûté" de cette situation. “Les gens sont à bout, ils vont finir par craquer. Si les forces de l’ordre ne font rien très rapidement, je pense que ça va mal finir”, alerte le militant. 

Selon les calculs de Thierry Boucard, “on approche le million d’euro de dégâts”, alors que le site de Mauzé-sur-le-Mignon est le second à être endommagé de la sorte dans la région. “L’argent public qui est mis dans ces réserves sert à l’ensemble de la société, et pas uniquement aux agriculteurs”, indique-t’il.

Un “saccage intolérable” pour la FNSEA 

La fédération nationale des syndicats exploitants agricoles (FNSEA), qui défend le projet des retenues d'eau, a de son côté condamné les dégradations survenues lors des rassemblements du 6 novembre. "J'attends les condamnations fermes de ces actes par le gouvernement et les élus régionaux", a déclaré sur Twitter la présidente du premier syndicat agricole de France, Christiane Lambert, qui parle d'"un saccage intolérable".

"Nous déplorons la destruction préméditée (...) de l'outil de travail de plusieurs agriculteurs locaux. Désormais, justice doit être faite"

Communiqué de presse de la FNSEA Charente-Maritime

"Je condamne les actes de destruction (...) Je souhaite que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice." a déclaré ce dimanche le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a précisé apporter son soutien aux forces de l'ordre mobilisées sur place, alors que trois gendarmes ont été blessés en marge des rassemblements, a annoncé la préfecture des Deux-Sèvres. 

La confédération paysanne revendique l’action 

La destruction partielle de la retenue d’eau “n’était pas le but de la mobilisation”, soutient Victor, membre du collectif Soulèvements de la terre, au lendemain de la manifestation.“Il n’y a pas eu de consignes données.” 

Co-organisatrice de la manifestation du 6 novembre, la confédération paysanne des Deux-Sèvres parle, elle, d’une “victoire” et se félicite de cette “prise de la bassine”. 

 

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