L'avenir d'Heuliez : quatre questions sur un plongeon industriel

La liquidation d'Heuliez semble inéluctable alors qu'aucune offre de reprise formelle n'a été présentée devant le tribunal de commerce de Niort. Seule note d'optimisme : son outil industriel pourrait être sauvé par la région Poitou-Charentes. Quelques clefs pour y voir plus clair dans ce dossier.

Comment en est-on arrivé à cette situation où peu d'espoirs subsistent ?

Heuliez qui comptait encore quelque 3.000 employés au milieu des années 2000, avait déposé trois fois le bilan depuis 2007. Elle a été sauvée une première fois par la région en 2009, avec une entrée dans le capital à hauteur de cinq millions d'euros. En 2010, elle s'était scindée en deux, avec la création de la société Mia Electric, chargée de la production de la voiture du même nom, tandis que le groupe Baelen Gaillard Industrie (BGI), reprenait Heuliez SAS et ses activités traditionnelles d'emboutissage, ferrage et peinture.

Quand sera-t-on fixe sur le sort définitif de l'entreprise de Cerizay ?

Après avoir entendu la direction d'Heuliez, des salariés et des clients, le tribunal de commerce a constaté hier lundi qu'aucune offre formelle de reprise n'avait été "valablement déposée". Cette situation devrait conduire à la liquidation de l'entreprise de 287 salariés basée à Cerizay dans les Deux-Sèvres,
La décision a été mise en délibéré au 30 septembre. Depuis le placement en redressement judiciaire d'Heuliez, le 11 avril, trois repreneurs s'étaient montrés intéressés : l'équipementier espagnol Cosmos XXI, un investisseur allemand, Matthias Bittner et un Français, l'ingénieur automobile Christian de Léotard. Aucun n'a déposé d'offre.


Quelles sont les solutions préconisés par Ségolène Royal ?

L'avenir du site industriel pourrait être préservé avec la mise en place par la région Poitou-Charentes d'une société d'économie mixte (SEM), dotée de 650.000 euros, "pour une reprise après liquidation" afin de préserver l'outil de travail. Un important contrat est en effet encore possible à l'avenir, notamment avec le groupe Volkswagen. Pour Ségolène Royal : "L'idée est de préserver l'outil industriel très performant dans l'attente de commandes".
L'objectif serait de maintenir le potentiel d'activité du site en évitant son démantèlement, même s'il n'y reste qu'une quinzaine de salariés.


Le gouvernement est-il prêt à apporter son aide pour un sauvetage d'Heuliez ?

Le Ministre du redressement productif, Arnaud de Montebourg, souffle le chaud et le froid. Hier matin il déclarait que "L'avenir d'Heuliez ne passe pas aujourd'hui par l'injection de nouveaux fonds de l'Etat, qui a déjà largement soutenu l'entreprise. Il passe par le décrochage de marchés". Puis dans l'après-midi de cette même journée, il pointait du doigt l'offre (informelle) présentée par Cosmos XXI, un groupe espagnol "très ambitieux dans l'emboutissage automobile", selon le ministre du Redressement productif, ajoutant que "son ministère était tout à fait engagé derrière cette opération".



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